La didactique du français est une science en mouvement. Son unité épistémologique incertaine, sa place institutionnelle discutable, soit du côté des sciences de l’éducation, soit du côté des savoirs disciplinaires (linguistique), cernent mal sa spécificité.
La didactique du français couvre le champ des pratiques scolaires ayant trait à l’enseignement de la langue et de ses enjeux culturels qu’elle analyse et veut orienter ou modifier. Ce travail englobe une réflexion sur les savoirs, leur transformation en matière scolaire et comment les apprenants se l'approprient. La didactique du français se différencie de la pédagogie et de la méthodologie, justement par cet intérêt qu’elle porte à la logique épistémologique. Ainsi, celle-ci répond à un mouvement typique par la polarisation sur des champs notionnels délimités, celui de l’écriture, de la lecture, de la littérature, de l’orthographe…
Dans le cadre ainsi tracé, la didactique du français mène des recherches – interventions qui devraient influencer la formation des enseignants et qui permettraient de mieux comprendre les problèmes des apprenants. La didactique du français s’est constituée tardivement, parce que le rapport entre savoirs universitaires et contenus scolaires est d’une tout autre nature que pour les sciences ou les mathématiques. Les savoirs enseignés dans la classe de français relèvent d’origines diverses autant, sinon davantage les pratiques sociales de référence que le champ théorique académique.
C’est également par le biais de la discipline que se transmettent les valeurs sociétales, car la fonction culturelle et patrimoniale est l'une des spécificités de l’enseignement du français.