L'éducation dans une société sans écriture : la Préhistoire de l'éducation
À l'époque préhistorique d'une société sans écriture, l’éducation se réduit à l'imitation. Les enfants sont mêlés très tôt aux activités familiales des parents, des adultes du clan ou de la tribu. C'est en imitant son père ou sa mère, ou bien d'autres adultes de référence, que le garçon ou la fille apprend les actes qui sont nécessaires à la vie quotidienne. C'est une éducation spontanée, inconsciente, limitée à la pratique de la vie, aux nécessités d'apprentissage pour la vie quotidienne.
Le modèle antique de l'éducation
Le modèle antique de l'éducation, à partir du quatrième millénaire avant notre ère en Mésopotamie, Égypte, Inde et Chine, peut se définir par quelques traits caractéristiques. En termes de finalité, il s'agit de conformer strictement l'enfant au modèle social existant. La visée est à la fois d'incorporer le jeune être humain dans le tissu social et de pérenniser la société en y introduisant une nouvelle génération. La société antique est structurée par la famille, la tribu, le clan ou l'ethnie d'appartenance. Elle est également divisée selon les fonctions de ses membres : éleveurs, agriculteurs, guerriers, prêtres. Ces visées éducatives étaient plutôt pragmatiques et socio-centrées.
L'éducation en Grèce antique
En procédant à un déplacement géographique, on voit éclore chez les Grecs une éducation tournée vers l'art, la pensée, la science et la politique. L'éducation dispensée à Athènes en est un bel exemple, alors que celle dispensée à Sparte est restée très militaire. Le système éducatif athénien, avec ses contenus nouveaux, doit beaucoup à la Mésopotamie et aux Égyptiens. Par exemple, la géométrie inventée sur les bords de l'Euphrate en Mésopotamie, puis du Nil pour construire les pyramides et destinée à calculer l'aire des surfaces irriguées ou non par les crues du fleuve est reprise par les Grecs d'Athènes qui en font une science pour elle-même, désintéressés des contingences matérielles et systématiques. C'est une différence qualitative remarquable qui introduit le fait que l'éducation soit une formation de l'individu, dégagée des impératifs prioritaires d'ordres sociaux économiques – c'est-à-dire le maintien ou le renforcement des structures sociales et économiques. Ce sont les impératifs d'ordre humaniste qui sont prioritaires. La formation de l'individu est ici le but principal.
L'éducation romaine
En -146 av. J.-C., la Grèce devient une province de l'Empire romain, avant la Gaule en -52 av. J.-C. L'éducation romaine reprend quasiment à l'identique la forme de l'éducation grecque. Les écoles privées et publiques coexistent dans toutes les villes de l'empire. Les invasions barbares et la chute de l'Empire romain s'accompagneront de la disparition de toutes les écoles. Seule l'Église demeurera capable de maintenir des écoles ouvertes, toujours majoritairement pour une élite sociale.
L'éducation au Moyen Âge
Il faudra attendre le Moyen Âge pour qu'on voie apparaître une organisation scolaire proprement dite. L'éducation du Moyen Âge est héritière de l'éducation romaine tout comme l'éducation romaine est tributaire de l'éducation de la Grèce antique. Néanmoins, une différence importante existe : le Moyen Âge est porteur du christianisme. Une image d’Épinal frappe les esprits : l’école de Charlemagne.
L'éducation sous l'Ancien régime
Face à l'explosion du nombre d'élèves, face à l'explosion des effectifs dans les classes, il n’est plus possible de mettre en œuvre un préceptorat collectif, il faut se doter de méthodes d'enseignement. C'est le but de Comenius, un humaniste tchèque du XVIIe siècle, défenseur des idées de la réforme, qui est considéré comme un précurseur de la pédagogie active, avec sa « grande didactique ».
À cette époque, on peut dire qu'apparaît l'idée de pédagogie. Parallèlement, les jésuites publient deux ouvrages qui contiennent des préceptes pour enseigner : le Ratio studorium ou programme et règlement des études de la société de Jésus où sont reprises des instructions de Ignace de Loyola. Jean-Baptiste de la Salle, chef de file des Frères des écoles chrétiennes, publie La Conduite des écoles chrétiennes.
L’éducation sous la Révolution française
Les grandes idées de l'époque sont que l'éducation est un pouvoir, que c'est donc l'État qui est éducateur, qu'il faut veiller à une morale naturelle et universelle, défendre la langue française par opposition à l'enseignement en latin qui a caractérisé l'Ancien régime et pour lutter contre les patois, qu'il faut penser l’égalité des sexes, penser l'idée d'une éducation permanente, mettre en place une harmonisation du système des poids et mesures sur tout le territoire, développer une organisation de l'instruction publique autour de connaissances utiles au plus grand nombre ouvrant la porte à des contenus encyclopédiques enseignés aux élèves.
Avec la création d'un système scolaire en degrés hiérarchisés suivant un découpage démographique et territorial, l'accent est mis sur les méthodes actives et l'élément tout-puissant de la pédagogie devient le livre scolaire qui doit faire l'objet de tous les soins chez l’écolier.