La France a connu une importante amélioration de l’état de santé de sa population, comme en attestent des indicateurs de santé publique : allongement de l’espérance de vie, net recul de la mortalité infantile, etc. Pourtant, les progrès accomplis ne profitent pas à tous de manière équitable. L’amélioration de la santé a été plus importante pour les catégories sociales favorisées.
Ce constat des différences de mortalité entre catégories socioprofessionnelles a été fait, en France, depuis les années 1970, avec les travaux de l’Insee. Même constat si l’on analyse les différences entre catégories socioprofessionnelles pour les indicateurs de morbidité, de santé perçue, d’incapacités ou d’invalidité, ou pour des pathologies spécifiques… (enquêtes et études de l’Insee, l’Irdes, l’Inserm, la Drees, etc.). Par ailleurs, au sein même du pays, s’ajoutent des disparités régionales : un gradient Nord-Sud existe, en défaveur du Nord. Ce phénomène d’inégalités est également observé dans tous les pays, riches ou en développement.
Il existe donc un lien entre l’état de santé d’une personne et sa position dans la hiérarchie sociale. Ce constat ne concerne pas seulement les personnes les plus défavorisées, en situation de précarité ou de pauvreté. Les inégalités sociales de santé ne se réduisent pas à une opposition entre les personnes pauvres et les autres.
Le modèle descriptif le plus récent qui rassemble l’ensemble des déterminants reconnus est celui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) présenté dans le rapport de la Commission des déterminants sociaux de la santé. Il est fondé sur les interactions que des déterminants dits « structurels » des inégalités sociales de santé ont avec des déterminants dits « intermédiaires » de l’état de santé.