Divers événements ont marqué l’histoire récente de la discipline du travail social : modifications à certaines dispositions législatives régissant les professions, transformation des structures d’organisation des services de santé et des services sociaux, questionnement sur les compétences professionnelles à acquérir et sur les programmes de formation, regain d’intérêt pour le travail social international.
Le travail social, comme toute profession, est l’objet de modifications constantes sous l’influence de débats d’idées, et de changements sociaux et technologiques.
Il existe bien sûr de nombreuses définitions du travail social. Elles varient selon les contextes sociaux, c’est-à-dire le temps, les conditions sociales et les cultures où il s’enseigne et se pratique. Malcolm Payne, un théoricien du travail social, insiste en ce sens sur sa nature « construite » (2005). Fondée sur les travaux de Berger et Luckmann (1989), la notion de construction sociale renvoie à l’idée selon laquelle les actions, dont la mobilisation de connaissances, permettent d’établir une vision consensuelle suffisante à des formes d’institutionnalisation.
Certaines notions associées aux théories du comportement et de l’apprentissage demeurent imprégnées dans la pratique du travail social comme celles de la connaissance de soi (psychodynamique) et de l’empathie (humaniste).
Les dimensions fondamentales du travail social se retrouvent sous ces différents points :
- il se pratique essentiellement auprès des catégories de personnes les plus défavorisées et les plus vulnérables de la société ;
- il se pratique au point de jonction entre l’individu et son contexte social ;
- il dépend fortement du contexte où il est mis en œuvre, ce qui a pour effet de favoriser la coexistence d’une diversité de théories et d’approches ;
- il est alimenté principalement par les théories des sciences sociales, notamment la psychologie et la sociologie ;
- il se construit de manière significative sur les choix des travailleurs sociaux au sujet de leurs orientations et de leurs pratiques quotidiennes.
Les définitions existantes et les dimensions fondamentales sont autant d’outils permettant aux acteurs dans le champ du travail social de se positionner. Cependant, elles ne doivent pas faire oublier le caractère construit de ce champ et la contribution de chacun.