Quand il s’agit de prendre en charge des jeunes difficiles, les institutions sont mises à l’épreuve dans leurs valeurs, leur fonctionnement et leurs routines. Ce sont alors, moins des entités abstraites et globalisantes : l’école, la famille, les services sociaux, qui se trouvent en jeu, que des professionnels qui se retrouvent face à eux chaque jour et qui cherchent à impliquer les parents pour rassembler les efforts.

La place de l'enfant, la participation des parents sont devenues des enjeux majeurs en protection de l'enfance. On peut, schématiquement, distinguer trois sources de la mise en avant de ceux-ci :

  1. En premier, on citera la convention des droits de l'enfant. Il s'agit du premier instrument juridique de préservation de la dignité et du développement harmonieux de chaque enfant.
  2. En second, on peut situer un ensemble de textes législatifs depuis la loi de 1984 sur les rapports entre les parents et les services de l'aide sociale à l'enfance qui reconnaît un ensemble de droits aux familles (droit d'être informées, associées, accompagnées) jusqu'à la loi de 2007 qui réaffirme la place des parents et défend l'idée de projet pour l'enfant.
  3. En troisième, vient la loi 2002-2 sur les institutions sociales et médico-sociales qui consacre le droit des usagers.

Le cadre juridique de la protection de l’enfance (lois de 2002, 2007) ayant évolué favorise la prise en compte des droits des usagers et de leurs familles. Du matériel institutionnel est applicable dans les structures sociales afin de favoriser la parole et la prise en compte des besoins des personnes accueillies. Une recherche menée auprès des acteurs de la protection de l’enfance révèle l’existence d’un « travail » quotidien des travailleurs sociaux avec les usagers. Il repose sur une logique d’implication des personnes et s’articule, selon leurs propos, à une démarche de coopération.

Le soutien à la parentalité, le travail avec les parents, voire l’instauration d’une véritable coéducation s’affichent aujourd’hui comme des principes incontournables de l’action.