L’éducation populaire en France émane d’un idéal d’émancipation et, en même temps, de pratiques associatives de formation du citoyen implantées dans des cadres collectifs.

L'éducation populaire cible particulièrement l'amélioration du système social et la plénitude individuelle et collective, en dehors des structures traditionnelles (famille) et institutionnelles (enseignement).

C’est à l’époque des Lumières que l’on fait communément remonter l’origine de l’idée d’une « éducation populaire ». Dans un contexte de lutte contre l’obscurantisme et l’emprise de l’Église catholique en France, se diffuse l’idée de la nécessité d’une éducation de toutes et tous, et, en l’occurrence, du peuple, par le peuple, pour le peuple.

Pendant la Révolution française, Condorcet défend cette idée dans un Rapport sur l'instruction publique remis en avril 1792 à l'Assemblée législative.

Au cours du XIXe siècle, l'éducation populaire est portée par différents courants d'idées qui cherchent à donner à chaque individu les moyens de devenir un citoyen, capable de participer à la vie du pays, à partager les savoirs et à former du personnel pour répondre aux besoins de l'économie moderne. Se créent alors les grandes associations laïques qui visent à développer l’éducation pluridisciplinaire des adultes pour créer les conditions du progrès social.

Au XXe siècle, l'éducation populaire s'est organisée autour de trois grands courants :

  • laïc républicain,
  • chrétien social,
  • ouvrier et révolutionnaire.
     

En 1871, la Commune de Paris décrète certaines réformes, parmi lesquelles l’enseignement laïc et gratuit, ainsi que l’enseignement professionnel assuré par les travailleurs eux-mêmes.

Dix ans plus tard, en 1881, Jules Ferry créera l’école républicaine pour soustraire les enfants à l’influence des religieux certes, mais également pour empêcher le mouvement ouvrier d’éduquer ses enfants, comme il l’avait fait en 1871.

Dans les années 1920-1930, l'éducation populaire devient peu à peu un secteur d’activité à part entière.
Après le reflux des luttes dans les années 1980, les années 1990 ouvrent l’ère de la technicisation du secteur de l’éducation populaire.
Celle-ci existe partout où on mène une action en faveur de la conscientisation, de l’émancipation, du développement de la puissance d’agir et de la transformation sociale.