Aux États-Unis, dès les années 1960, un courant des sciences de l’éducation, allié à la sociolinguistique et à d’autres approches qualitatives, se fait connaître sous le nom d’anthropologie de l’éducation.
Au cours des années soixante, les anthropologues commencent à étudier l'éducation formelle et informelle dans le contexte de crise sociale et éducative que connaissent alors les pays occidentaux. Ce sont eux essentiellement qui vont réfuter l'hypothèse dominante alors, du déficit culturel qui constituait la base des politiques éducatives et sociales de l'époque relatives aux minorités ethniques ou aux groupes sociaux défavorisés.
Les questions d’enfance et d’éducation étaient en grande partie des sujets peu nobles en anthropologie et dévolus aux femmes. L’anthropologue américaine Margaret Mead avait dénoncé, en 1972, cette hiérarchie des objets de recherche. Les recherches interrogent l’action de l’adulte sur l’enfant pour le faire sortir de son état d’enfance et l’amener à l’âge adulte.
Au départ des sciences sociales ou sciences de l’homme, l’anthropologie et la sociologie se développent de manière jumelle, l’une se consacre à l’étude des sociétés dites primitives, homogènes et holistiques, tandis que l’autre se voue à celles des sociétés complexes et hétérogènes. Aujourd’hui, toutes deux convergent dans leurs objets et elles ont souvent en commun aussi la recherche de structures et de processus, comme par exemple les phénomènes rituels ou ceux de l’échange symbolique (les travaux de Bourdieu sur l’école, avec les rites d’institution).
L’anthropologie de l’éducation en Allemagne se fonde principalement sur l’anthropologie philosophique. En France, le mot anthropologie signifie l’aspiration « à la connaissance de l’homme dans sa généralité » (Cuisinier & Segalen 1987). L’apprentissage ou la transmission de la culture ressort comme la deuxième préoccupation de l’anthropologie de l’éducation en lien avec la psychologie. « L’anthropologie sociale » ou « anthropologie socioculturelle » recouvre plus ou moins le même domaine que la sociologie.
Le terme anthropologie de l’éducation recouvre trois courants différents :
- une anthropologie de l’éducation philosophique, qui examine l’apprentissage comme un acte humain universel ;
- une anthropologie scientifique ou ethnographie de l’apprentissage, qui examine l’apprentissage dans des conjonctures culturelles et sociales variées ;
- une anthropologie de l’école qui a un lien étroit avec la sociologie de l’éducation.