Quand on parle de pratique éducative, on pense immédiatement à l’action éducative directe, c’est-à-dire à l’action qu’exercent les parents sur les enfants, les maîtres sur les élèves... Quelques distinctions importantes sont à faire.

Toute pratique apporte des informations, amène le sujet qui l’exécute à réfléchir, à résoudre des problèmes, provoque un minimum de réflexion. L’action éducative, essentiellement humaine, n’échappe pas à cette règle fondamentale. 

Tout terrain où des pratiques enseignantes et apprenantes se déploient est situé dans un contexte (historique, social, politique) et présente des réalités diverses. Le contexte de l’action didactique peut être caractérisé à partir de variables, telles que le contexte sociolinguistique, le niveau scolaire, le type de formation, l’âge des apprenants ...

Le concept de pratique pédagogique a au moins trois aspects principaux et représentent trois fonctions :

 

a) Les fonctions de décision ou de choix d’une politique : toute œuvre éducative existe avec un système plus ou moins explicite de finalités, qui se référent elles-mêmes à une philosophie sociale, à une philosophie pédagogique et à une philosophie tout court.

b) Les fonctions de gestion et d’administration. Quand on parle d’éducation, on parle d’institution et celle-ci, quelle qu’elle soit, suppose l’existence de structures, de lois de fonctionnement et de financement et ce, à tout niveau. L’organisation du travail dans une classe relève à la fois des exigences pédagogiques, mais aussi des exigences de l’administration : respect des horaires, des programmes, lois de sécurité et d’hygiène…

c) Les fonctions d’action éducative. Un système éducatif n’existe que grâce à l’action des éducateurs : ce sont eux qui, sur le « terrain », réalisent les actions qui permettent d’atteindre ou non les objectifs définis par les décideurs.

La compréhension de toutes ses facettes ou objets impose un travail qui se situe à l’intersection de différentes disciplines qui, comme la linguistique, la sociologie, la littérature, l’anthropologie ou la psychologie, pour ne donner que quelques exemples, contribuent à éclairer les interrogations didactiques.

 

G.Mialaret, L'histoire de l'éducation