L’intégration est un terme d’usage récent (XXe siècle). Celle-ci cache de profondes disparités dans les réalisations et dans les pratiques. C’est une notion complexe. Il faut distinguer l’intégration culturelle et l’intégration sociale. L’intégration équivaut, dans ce cas, au respect des règles de citoyenneté. Les jeunes des banlieues peuvent être intégrés dans la culture jeune autour de valeurs communes, tout en étant socialement marginalisés (scolarité, résidence, monde du travail). Une véritable intégration passe nécessairement par les deux aspects : culturel et social. L’intégration diffère de l’assimilation car l’élément intégré n’est pas perçu comme devant perdre l’une de ses caractéristiques initiales. Dire qu’un individu est intégré quelque part, c’est signifier qu’il se sent bien dans cet endroit, dans ce milieu.

Après 1975, l’exigence d’intégration s’est substituée à une démarche rééducative, réadaptative. On est passé d’une logique de la séparation à une logique de maintien des liens. C’est ainsi que l’on a choisi de développer des services (accompagnement des familles, aide à l’intégration scolaire) plutôt que des établissements spécialisés.

La notion d’exclusion est toujours relative, variable selon les époques et les lieux. Robert Castel (1995) analyse l’exclusion comme le résultat d’un double processus : paupérisation et perte de relation. Cette situation ne s’applique que rarement aux personnes handicapées, qui reçoivent des aides. Cependant, par-delà la déficience et l’incapacité, c’est bien la position d’exclu potentiel qui caractérise la personne handicapée (Serge Ebersold, 1994). Handicapés et exclus se côtoient face aux mêmes obstacles, pour l’accès à l’emploi et à la reconnaissance sociale.

Le terme d’insertion désigne à la fois un but et un moyen. C’est le résultat des mécanismes d’intégration, tels la socialisation. L'axe le plus intégrateur autour duquel se cristallise l’insertion est le travail. Et, l’insertion désigne les interventions menées au moyen de dispositifs publics auprès de populations dont la situation d’exclusion est révélatrice de défaillances des mécanismes d’intégration.

Le concept d’inclusion s’impose au niveau international. La France s’est acheminée vers un système inclusif depuis la loi du 11 février 2005. Au sens étymologique, le terme d’inclusion signifie un double refus : celui d’une société où seuls les bien-portants auraient le privilège exclusif de la participation sociale et celui de l’isolement de ceux que l’on juge gênants, étrangers, non conformes.