Le statut phonologique des phonèmes d'une langue n'est pas stable et définitif, mais peut varier.
Dans certains contextes phonétiques, des phonèmes qui s’opposent en temps normal et permettent de former des paires minimales perdent cette caractéristique d’opposition.
On considère qu’il y a une perte de l’opposition, autrement dit une neutralisation de l’opposition.
L'archiphonème est la neutralisation d'une opposition phonologique entre deux phonèmes.
Par exemple, en français, l'opposition entre le « o » ouvert et le « o » fermé est neutralisée en fin de mot, le « o » ne pouvant qu’être fermé en fin de mot.
Un archiphonème est une unité phonologique abstraite qui regroupe les particularités distinctives de deux ou plusieurs phonèmes.
Pour parler d'archiphonèmes, il faut trois conditions :
- Une opposition phonologique entre deux phonèmes dans une position donnée. C'est l'exemple en français du /e/ et /ɛ/ qui s'opposent dans la position finale.
- La neutralisation, dans une position différente, de l’opposition phonologique existante.
- Les phonèmes concernés par la neutralisation de l'opposition phonologique doivent avoir des traits communs, c'est-à-dire une base commune de traits articulatoires.