Les variantes libres ne dépendent pas strictement du contexte linguistique comme c’est le cas avec les variantes combinatoires. Elles sont dues au locuteur lui-même, à ses origines géographiques ou sociales, à son âge.

La variation linguistique responsable des variantes libres peut être diachronique (prononciation ancienne), diatopique (prononciation régionale), diastratique (prononciation populaire) ou diaphasique (prononciation propre à un genre, comme l’opéra par exemple).

Prenons l’exemple du phonème /ʁ/ en français. Certaines de ses variantes ne sont pas dues à l’entourage phonétique du phonème, mais à une des variations évoquées plus haut.

Par exemple :

  • le [ʀ] uvulaire roulé d’Édith Piaf, de Jacques Brel ou de Mireille Mathieu : ‹non, riende rien, non, je ne regrette rien› [n(ʀj)dǝʀj)n(ʒǝnǝʀǝgʀɛtǝrj)]
  • le [r] apical roulé de Dalida, ou des chanteurs d’opéra : Gigi l’amoroso› [ʤiʤilamɔrozo]