Le langage comme système de signes : le langage se définit comme un système de signes conventionnels, « arbitraires ». L’adjectif « arbitraire » signifie exactement sans lien naturel avec la chose qu’il désigne : le mot « train » n’a aucune ressemblance avec un vrai train. Les poètes tentent de réduire l’arbitraire du signe, par l’allitération par exemple : « la pâtre promontoire » de Hugo. Les deux caractéristiques du langage humain sont là : les signes sont arbitraires et le langage est « articulé », c’est-à-dire composé d’éléments distincts combinés de différentes manières pour produire du sens. L’animal pousse un cri de douleur alors que l’être humain peut combiner les sons de multiples manières pour former « j’ai mal », « ça brûle », etc.
La querelle du réalisme et du nominalisme : cette opposition court sur de longs siècles. Elle est déjà présente chez Platon et Aristote, mais ce sont les philosophes médiévaux qui l’institutionnalisent aux environs du XIIe siècle. Pour les philosophes nominalistes (dont Guillaume d’Ockham est le représentant principal), les noms ne sont que des instruments commodes, des conventions humaines. Les êtres désignés par le langage ne sont pas, par conséquent, des essences. « L’homme » en tant que nature n’existe pas, ce n’est qu’un nom. En revanche, les réalistes pensent que les noms renvoient à des réalités en soi (les universaux), qui existent et donc, les noms sont les reflets des choses. Le réaliste croit aux « universaux » ; le « nominaliste » n’y croit pas (les universaux n’ont pas d’autre existence que langagière), le monde pour lui reste fondamentalement inconnaissable.