Qu’est-ce qu’une langue ?

Traditionnellement, Ferdinand de Saussure définit la langue comme un système de signes linguistiques, qui entretiennent une relation logique entre eux. Ces signes linguistiques sont constitués de deux faces : l’une renvoie au sens, aussi appelée « signifié », et l’autre renvoie à la forme graphique et sonore, aussi appelée « signifiant ».

Prenons l’exemple du signe linguistique « vache », l’image conceptuelle d’un animal, blanc à tâches noires, dans un pré est le signifié et le mot « vache », constitué de cinq lettres et prononcé /vaʃ/, est le signifiant.

La langue permet alors aux personnes d’une même communauté linguistique de communiquer entre elles. Pour Saussure, il faut néanmoins distinguer la langue de la parole ; la parole est une réalisation individuelle du système linguistique. Elle représente l’utilisation concrète de la langue pour les individus ; c’est la pratique et la maîtrise de l’outil. À partir de cette définition, la parole englobe la prononciation, les accents, le débit, la prosodie, le choix des mots, etc.

Cette acception de la langue sera ensuite (ré)interrogée, car elle constitue une vision étroite et restrictive des implications de la langue. En effet, les études menées en sciences du langage ont mis en évidence des problèmes linguistiques, qui trouvent des réponses dans le contexte socioculturel de la réalisation du langage.

Ainsi, la construction systémique de la langue, indépendante de la dimension sociale, n’est plus tout à fait pertinente. Pour tenter de parer à cela, Dell Hymes, dès 1972, parlera de compétence de communication ; il met alors en évidence que, pour communiquer, il faut à la fois connaitre la langue, mais aussi savoir l’utiliser en fonction du contexte. 

Désormais, on dira d’une langue qu’elle est à la fois sociale (langue et société entretiennent des relations de proximité, notamment à travers la dimension identitaire), diverse et hétérogène (les langues varient et changent, des facteurs externes influent sur celles-ci).