Existe-t-il un dénominateur commun à toutes les langues ? Sous la diversité des langues, il existe une faculté qui permet de parler la totalité des langues et des langages. Cette faculté de langage procède de la mise en œuvre de mécanismes universels.
1/ Biologie du langage : la capacité à parler et à acquérir le langage est spécifiquement humaine. Cette acquisition suppose un substrat anatomique et neurophysiologique adapté : un système nerveux central, des hémisphères cérébraux. La zone du langage est située dans l’hémisphère gauche, qui comprend deux aires spécifiques, l’aire de Broca et l’aire de Wernicke. La première permet la réalisation des sons, la seconde le décodage des sons entendus.
2/ Psychologie du langage : née durant les années 50 dans le courant behavioriste (psycholinguistique comportementale), la psychologie cognitive se développe dans les années 60 grâce au modèle fourni par la grammaire générative (Chomsky). L’idée du substrat universel du langage s’impose. Deux développements majeurs de la discipline s’observent alors : le domaine du développement du langage chez l’enfant et le domaine des mécanismes mentaux entrant en jeu dans le langage.
3/ Les fonctions du langage : le modèle proposé par Roman Jakobson, aujourd’hui largement vulgarisé, réduit le langage à sa dimension fonctionnelle, c’est-à-dire communicationnelle. Il s’agit de dire que, dans toute communication, le destinateur (a) envoie un message (b) au destinataire (c). Le message requiert un contexte (d) auquel il renvoie, un code commun et un canal (6) physique ou autre qui permet de maintenir la communication. À chacune de ces composantes correspond une fonction du langage : émotive, poétique, conative, référentielle, métalinguistique, phatique. Chaque énoncé met en jeu une fonction dominante (« Aïe » : fonction émotive, « Allô ? » : fonction phatique ; « L’eau bout à 90° » : fonction référentielle). Mais le langage n’a pas seulement une fonction de communication.
4/ Le langage comme structure : le structuralisme affirme la nature structurale du langage. Cela signifie que le langage est une organisation, que Saussure appelle « système », dans laquelle chaque élément n’existe que par rapport aux autres, comme dans un jeu d’échecs. Par exemple, « animal » existe par rapport à « animaux » (distinction singulier/pluriel). L’on peut dire aussi que la langue est une forme.