L’acquisition du langage est le domaine de la psycholinguistique développementale. Celle-ci détermine les étapes du développement du langage chez l’homme et étudie les facteurs de ce développement.
Les étapes : le langage apparaît et se développe chez tous les enfants à des âges à peu près équivalents. Les moments-clés sont : entre 2 et 6 mois (production de sons vocaliques), 6/8 mois (babillage avec intercalage de consonnes et redoublement syllabique du type da-da-da), 8/10 mois (début de la compréhension de mots, les conditions d’émergence de la compétence linguistique sont réunies), 11/13 mois (début de la production de mots conventionnels), 18/20 mois (rapide accélération de l’acquisition du vocabulaire), 18/20 mois (premières combinaisons de mots), 30 mois/ 5 ans (grammaticalisation du langage : ordre des mots, morphologie, structures syntaxiques), 3 ans (stabilisation du système phonologique), 5 ans (la différenciation des phonèmes est achevée).
Il existe des acquisitions tardives (maîtrise de certaines structures syntaxiques complexes, organisation du vocabulaire, cohésion discursive, développement de la capacité métalinguistique).
Les facteurs : certains sont innés, d’autres acquis. Parmi les facteurs innés, il faut compter avec les facteurs biologiques. S’il n’existe pas de « gène du langage », il y a néanmoins formation d’une certaine organisation des cellules nerveuses cérébrales (épigenèse) qui se constitue par interaction avec l’environnement. L’équipement neuronal n’est pas entièrement fonctionnel à la naissance ; le cerveau mûrit petit à petit. Interviennent également des facteurs psychocognitifs : le développement du langage dépend du développement intellectuel général de l’enfant (comme l’a montré Jean Piaget) et notamment de la « fonction sémiotique ». La capacité générale à communiquer, présente dès le berceau, interfère également. Enfin, il faut admettre que les langues quelles qu’elles soient mobilisent le même nombre limité de processus symboliques.
Les facteurs acquis : le niveau de vocabulaire (A. Bentolila) et de syntaxe dépend fortement de l’environnement socio-culturel. La familiarité avec les usages scolaires de la langue a été notamment étudiée par la sociologie (B. Lahire) : l’école requiert un rapport de type scriptural (façonné par l’écrit) inégalement réparti selon les milieux sociaux. Le développement du langage dépend aussi très fortement de l’environnement affectif de l’enfant et de la qualité de la parole qui l’entoure dans les périodes cruciales de l’acquisition.