L’une des notions fondamentales de la sociolinguistique est la variation. Théorisée par William Labov, elle met en évidence la multiplicité des formes linguistiques dont disposent les locuteurs et locutrices d’une langue pour exprimer une même idée. La variation rend alors compte des changements et/ou des modifications des usages de la langue, en fonction de critères externes à celle-ci. Marie-Louise Moureau distingue quatre types de variation linguistique :
• La variation diachronique qui renvoie à la dimension temporelle de la langue. Elle permet de mettre en évidence les différences entre des traits linguistiques perçus comme plus ou moins anciens ou récents, qui coexistent dans la langue. Le temps accompagne l’apparition et la disparition de mots et/ou les mutations sémantiques et pragmatiques de leurs usages.
• La variation diatopique qui renvoie à l’axe géographique de la langue. En fonction des espaces, les locuteurs et locutrices n’ont pas les mêmes réalisations lexicales, phonétiques et morphosyntaxiques d’une langue. Ainsi, au sein de l’air francophone, se distingue le français parlé en France, en Suisse, en Belgique, au Canada, ou encore en Algérie. Il convient également de noter, qu’au sein d’un même pays, comme la France, coexistent plusieurs variétés régionales.