Il est fréquent que les mots se chargent de sens nouveaux au fil du temps. On dit alors que ces mots sont polysémiques. Ce phénomène de changement du sens peut être traité selon une perspective diachronique ou synchronique. La perspective diachronique renvoie à l’évolution d’un mot dans le temps. La perspective synchronique s’intéresse à l’évolution d’un mot à un moment donné du temps.
- En diachronie
L’étude diachronique prend pour focale l’évolution sémantique du mot polysémique. On présente l’évolution du mot en suivant l’ordre d’apparition des nouveaux sens du mot.
- En synchronie
L’étude synchronique prend pour focale les relations qui unissent les différents sens d’un mot polysémique, à un moment donné.
Que ce soit en diachronie ou en synchronie, on distingue plusieurs mécanismes de changement du sens d’un mot, dont les figures rhétoriques et le changement de valeur.
- Les figures de rhétorique : métaphore ou métonymie
La métaphore consiste à donner à un mot un autre sens en fonction d’une comparaison implicite avec le sens premier du mot. Ex. Une perle : sens A « petite bille de nacre », sens B « personne remarquable ».
La métonymie consiste à nommer un objet par le nom d’un autre objet, en raison d’un lien contigu entre ces deux objets. Ex. : J’ai bu un verre. Le verre désigne ici le contenu du récipient, par métonymie avec le contenant, lui-même métonymie de la matière verre en tant que substance dure et cassante.
- Le changement de valeur sociale d’un mot
Selon le contexte socio-culturel, l’usage d’un mot peut évoluer dans un sens favorable ou défavorable. Par exemple, le mot prolétaire qui connaissait d’abord une acception négative, est réévalué au cours du XIXe siècle avec l’essor du discours communiste.