La notion d’insécurité linguistique a été utilisée pour la première fois en 1966 par William Labov dans une étude sur la stratification sociale liée à l’anglais à New York. Elle peut être définie comme un inconfort linguistique ressenti par un locuteur ou une locutrice au cours d’une interaction verbale.
Le plus souvent, l’insécurité linguistique apparaît dans des situations formelles, où l’assujettissement aux normes dominantes est fort.
Pour de nombreux linguistes, l’insécurité linguistique résulte avant tout d’une prise de conscience d’une distance existante entre ses propres pratiques langagières et celles légitimées et rendues prestigieuses socialement.
À l’inverse, lorsque les locuteurs et locutrices ne sont pas sujets à un questionnement sur leur façon parler, et que leurs normes sont considérées comme la norme, on parlera de sécurité linguistique. Pour William Labov, ces deux situations sont inter-reliées.