L’objectif initial de la sociolinguistique consiste à expliquer les phénomènes linguistiques à partir des données extralinguistiques, comme des facteurs politiques et sociaux.
La sociolinguistique se concentre principalement sur trois objets de recherche :
- La diversité ou les variétés linguistiques ;
- La communication, envisagée comme un ensemble de pratiques socialisées : comment les éléments linguistiques s’organisent dans le cadre d’un échange, comment le lexique, les intonations peuvent avoir une signification particulière à l’intérieur des pratiques du langage d’un groupe ;
- Le plurilinguisme et les problématiques inhérentes (emprunt, alternance de code, etc.).
Pour étudier cela, la sociolinguistique développe plusieurs méthodes. Toutes, cependant, ont recours à un échantillonnage de la population sur un territoire délimité, à des études dites de terrain (questionnaire ou enregistrements audio).
L’une des plus habituelles, pour étudier la variété, consiste à enregistrer des locuteurs qui la parlent dans le cadre d’entretiens menés par le linguiste ou de conversations libres entre plusieurs locuteurs. Avec cette méthodologie, il faut se méfier du paradoxe de l’observateur (Mc Mahon, 1994) : si le participant sait que la personne qui l’interroge est linguiste, il est fort possible que celle-ci développe un processus de correction. Ce qui rendrait les formes non-standard difficilement visibles alors qu’elles sont justement le cœur du sujet d’étude. Certains linguistes préfèrent ainsi ne pas révéler le sujet de travail afin de préserver la spontanéité langagière.
Une autre méthode consiste à faire passer des questionnaires aux locuteurs. Ces derniers doivent évaluer l'acceptabilité de certaines formes linguistiques.
Le matched guise test, élaboré par Wallace Lambert pour étudier les attitudes linguistiques des habitants de Montréal, est l’un des plus célèbres. Cette méthode est notamment utilisée pour déterminer les sentiments d'un individu ou d'une communauté envers une langue, un dialecte ou un accent.
Les résultats sont présentés dans des tableaux et graphiques facilitant l’exposition directe des corrélations.
Au final, la sociolinguistique mobilise des compétences et des connaissances (méthodologiques et théoriques) d’autres disciplines, comme la sociologie et l’ethnologie par exemple.