Bulot et Blanchet proposent 5 types de variations selon les usages :
- La variation diachronique : l'évolution de la langue dans le temps ; différencie les formes anciennes des formes plus récentes d'une langue.
- La variation diatopique : les variétés d'une même langue analysées sous un angle géographique (on parle de « régiolectes », « topolectes » ou « géolectes » lorsque des langues sont parlées dans des territoires géographiques précis).
- La variation diastratique : caractérise les différences d'usage d'une langue en fonction des classes sociales (on parle de « sociolectes » : « l'utilisation particulière d'une langue par un groupe social donné » (Bavoux, 1997)).
- La variation diaphasique : le style de la langue en fonction du contexte de communication. Labov parle à ce sujet de variation stylistique : « La variation stylistique suit la même direction quelle que soit la classe ; plus le contexte est « formel », plus apparaissent, chez tous les locuteurs, les variantes « de prestige » (celles que les classes supérieures utilisent le plus) » (1976, p. 21). À l’inverse, si le contexte n’exige pas de formalité particulière, les locuteurs utiliseront des variantes vernaculaires (produites spontanément, sans attention particulière). On parle alors d'« idiolectes ».
- La variation diagénique : les différences, dans la pratique linguistique, entre les hommes et les femmes.
Ils ajoutent également une dernière variation :
- La variation diamésique : différences entre la langue parlée et la langue écrite. Le support écrit entraîne, par exemple, généralement l’utilisation d’un registre plus formel.
Les différentes variations ne sont pas exclusives et ne peuvent pas être complètement dissociées. Des verbes comme déjeuner (« prendre le repas du matin »), dîner (« prendre le repas du midi ») et souper (« prendre le repas du soir ») peuvent tout autant être des variations diatopiques (ces verbes sont utilisés dans ce sens actuellement en Suisse) que des variations diachroniques (ce même sens était d’usage en France il y a quelques temps, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui).