La sociolinguistique envisage la langue comme une pratique sociale. Celle-ci est conditionnée par divers facteurs. En voici, les principaux :

La classe sociale

Le principe de classe sociale, centrale dans la linguistique variationniste, propose de différencier et de catégoriser les individus rapidement et précisément. Avec ce concept, l’individu est défini par « une hiérarchie sociale de fait et non de droit ». La classe sociale peut se caractériser par le social, le culturel et l’économique.

En linguistique, dès 1929, Frei, dans une étude sur la langue française, étudiait l’impact du social dans la pratique du « bon français », c’est-à-dire du français « correct » d’un point de vue linguistique.

En 1975, Bernstein évaluait, lui, la réussite scolaire au prisme de la classe sociale : les élèves des classes dites « supérieures » utilisaient un code linguistique considéré « plus élaboré », comme par exemple en utilisant des adjectifs variés, des pronoms personnels plus précis, plus fréquemment utilisés dans leur sphère sociale. Les élèves de classes sociales dites « inférieures », au contraire, mobilisaient un code linguistique plus limité. L’idée de cette étude n’était pas de caractériser les élèves en fonction de compétences linguistiques, mais par des usages différenciés de la langue. Cette étude a ensuite donné lieu à ce qu’on nomme la « théorie du handicap linguistique ». Celle-ci sera toutefois remise en cause par de nombreux scientifiques.

La classe sociale est souvent liée aux activités socioprofessionnelles, c’est-à-dire la profession exercée. En 1966, par exemple, Labov, dans son étude sur la stratification sociale de l'anglais dans la ville de New York, utilise un indice prenant en compte l’emploi, le niveau d'éducation et le revenu familial. Cette étude révéla qu’il existait bien des différences dans la pratique linguistique en fonction de la classe sociale. Attention toutefois, pour Labov, la stratification sociale n’est pas la preuve qu’il existe des classes sociales innées, mais seulement que la société hiérarchise certaines personnes et pratiques sur une échelle de prestige.

L’âge

En fonction de l’âge, le langage variera également significativement : un enfant de trois ans ne possèdera pas le même code linguistique que sa grande sœur adolescente, qui elle-même ne possèdera pas le même code que ses parents.

Sont également des facteurs sociaux : le sexe, l’espace géographique d’habitation.