L’une des branches de la linguistique de corpus se concentre sur l’enseignement des langues. Elle considère le corpus comme une source pour trouver les connaissances linguistiques essentielles à l’apprentissage d’une langue.

La linguistique de corpus a effectivement été très impactée par la didactique des langues, notamment à travers des figures comme Sweet ou Palmer ou, plus tard, Firth, Sinclair ou Halliday.

Prenons un exemple. En 1899, Sweet considère qu’il faut confronter directement les étudiants à des textes authentiques à partir desquels ils devraient comprendre les principes grammaticaux de la langue. C’est ainsi qu’ils découvriront les spécificités sociolinguistiques mais aussi les réalités et tendances d’une langue. Il adopte une approche inductive.

C’est dans cet état d’esprit que Hornby va publier en 1948, le premier Advanced Learner’s Dictionary, un dictionnaire écrit en une seule langue. Dans la même lignée, le linguiste Randolph Quirk publie dix ans plus tard (en 1959) un corpus nommé le Survey of English Usage (SEU) dont l’objectif est principalement didactique.  Pour ce dernier, les dictionnaires classiques, dans leur analyse de mots isolés, sont incapables d’expliquer comment employer un mot dans le contexte réel. La linguistique de corpus en s’appuyant sur les usages, permet de combler cette lacune.

Depuis 1987 et la publication du COBUILD Advanced Learner’s English Dictionary, basé sur un grand corpus de référence, tous les dictionnaires pour étudiants en langues sont basés sur des corpus. Le COBUILD fournit des définitions dans des phrases complètes plutôt que des phrases extraites.

L’usage des corpus par des étudiants permet de les confronter plus directement à l’usage concret des langues.  Par ailleurs, le corpus leur permet de s’approprier la langue en vue de situations spécifiques (discours juridique, médical). Comme le note Leech (1997) le corpus offre la possibilité à l’étudiant de créer ses propres savoirs de façon inductive.

L’utilisation des corpus en didactique des langues permet à l’étudiant d’être à la fois plus autonome et, dans le même temps, de se spécialiser.

Ils découvrent ainsi les réalités, les tendances d’une langue, les spécificités sociolinguistiques.