La science politique est la discipline qui étudie les activités et les phénomènes politiques. Elle est le produit de l’institutionnalisation et de la combinaison de différents champs du savoir (droit, économie, histoire, sociologie) lorsqu’ils portent plus particulièrement sur l’étude du pouvoir et de son organisation. C’est pourquoi l’on évoque parfois des « sciences politiques » au pluriel. C’est ainsi une discipline qui croise plusieurs autres et dont les méthodes d’analyse sont les mêmes que celles utilisées par les sciences sociales.
L’objet de la science politique est l’étude des phénomènes et activités politiques. Ceux-ci se caractérisent par une grande variabilité. En témoigne la multiplicité des acceptions du mot politique :
- la politique désigne la vie politique, la scène sur laquelle les responsables politiques s’affrontent pour la conquête du pouvoir (on dit qu’on s’engage en politique, qu’on fait de la politique) ;
- la politique est aussi les différents programmes définis par les institutions dans le but d’atteindre des objectifs particuliers (à l’image de la politique sociale d’un État) ;
- le politique, au masculin, renvoie quant à lui aux individus qui gouvernent, qui exercent des fonctions et des responsabilités officielles, qui détiennent le pouvoir.
La science politique se consacre aux phénomènes politiques en lien avec ce troisième sens. Elle se concentre sur le pouvoir politique chargé d’organiser la société et d’arbitrer les conflits qui y apparaissent nécessairement. L’objet de la science politique est donc le conflit social et sa régulation par l’utilisation du pouvoir institutionnalisé. Cela signifie qu’aucun problème de société n’est par nature politique mais que n’importe lequel est susceptible de le devenir pourvu qu’un groupe s’en saisisse. La reprise de questions sociales par les pouvoirs publics est l’objet d’une traduction au politique qui implique un certain codage visant à identifier des victimes et des responsables, à traduire les problèmes catégoriels en problèmes d’intérêt général, à interpeller la classe politique (celle qui gouverne et l’opposition de manière à les faire prendre position) et à surestimer les capacités d’action gouvernementale en demandant plus que ce qu’elle faisait avant la mobilisation.