Les sciences de l’information et de la communication constituent un domaine de recherches universitaires largement pluriel. Apparu en France au cours du XXe siècle, en écho aux Media Studies américaines, il repose sur des chercheurs qui proviennent d’horizons divers, même si, désormais, leur formation s’est institutionnalisée. Cette formation demeure, en soi, largement pluridisciplinaire. On peut ainsi parler d’ « inter-discipline », ce qui contribue à flouter son image de discipline à part entière auprès des disciplines plus anciennes qui nourrissent ses travaux. Toujours est-il que les sciences de l’information et de la communication s’appuient largement sur les sciences humaines sans ignorer pour autant les sciences de l’ingénieur : l’informatique, la cybernétique, les théories du signal etc., trouvent un écho dans les recherches relatives à l’information ; les recherches sur la communication organisationnelle (institution, organisation, entreprise…) recoupent en partie les recherches en gestion ; les sciences de la documentation (documentation, bibliologie, bibliothéconomie…) et des métiers du livre se rapprochent de l’information et des sciences de l’éducation ; les sciences de la communication font appel à la sociologie, à la psychologie, à l’anthropologie, à l’histoire, à la sémiologie, à la philosophie et donnent lieu à de nouvelles recherches spécifique aux sciences de l’information et de la communication. C’est pourquoi apparaissent de nouveaux courants tels que l’épistémologie des sciences de l’information et de la communication, l’histoire des sciences de l’information et de la communication, la didactique des sciences de l’information et de la communication, l’anthropo-sémiotique et l’anthropologie de la communication.

Les connaissances rattachables aux sciences de l’information et de la communication sont nées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sans pour autant que l’histoire des sciences de la communication et celle des sciences de l’information ne se confonde avant longtemps. L’histoire des sciences de l’information s’enracine dans l’évolution des techniques documentaires et le développement de l’informatique. Le côté communicationnel des sciences de l’information et de la communication s’est forgé autour de la diffusion d’un discours utopique sur la communication (Norbert Wiener, Harold Innis, Marshall Mac Luhan) ou critique (Herbert Schiller, Armand Mattelart), ainsi que par l’usage grandissant de techniques de sondage d’opinion.

En France, à partir des années 1970, les sciences de l’information et de la communication se sont consacrées à la schématologie, la publicité et l’édition. Dès les années 1990, elles se sont déclinées à travers de nombreuses recherches portant sur les technologies de l’information et de la communication, l’internet, le web et les nouveaux médias.

Longtemps, l’absence de nom collectif a empêché la discipline de bien se constituer et de gagner en visibilité et en notoriété. On a évoqué tantôt la « communicologie » et tantôt « médiologie » ou la « médialogie ». Mais les « communicologues » sont souvent restés étiquetés en référence à des disciplines plus anciennes : sociologues, philosophes, politologues, voire historiens. Ce n’est que depuis les années 2000 que les sciences de l’information et de la communication sont réellement reconnues, sauf quand il s’agit de nouveaux courants de la discipline comme celui de l’anthropologie de la communication dont les chercheurs sont associés aux anthropologues.

Le contenu et la légitimité des sciences de l’information et de la communication sont aujourd’hui moins discutés qu’hier.