Le concept de participation citoyenne est apparu en Europe à partir des années 1960. Dans le contexte à la fois des études et des luttes urbaines critiquant les modes de production de l’environnement bâti et leurs effets, la participation a été soutenue notamment par le Général De Gaulle. Celui-ci a notamment pris une ordonnance en 1967 mettant en place la « participation des salariés aux fruits de l'expansion des entreprises ». L’importante demande de participation de la société civile peut se comprendre tel un souhait collectif de pouvoir s’exprimer et dénoncer un pouvoir trop unilatéral et pas assez réceptif aux revendications de la population. De plus en plus, la démocratie représentative a semblé insuffisamment adaptée aux enjeux et besoins contemporains. À chaque crise, ce sont les peuples qui en subissent les conséquences. C’est pourquoi ils veulent avoir leur mot à dire avant, pendant et après que se déroulent les événements.

Dans les années 1960-1970, la participation prenait surtout des formes spontanées. La primauté et la légitimité revenaient principalement aux experts et aux scientifiques. Puis, les mobilisations sont devenues de plus en plus radicales, entrant en conflit avec les pouvoirs institutionnalisés centraux et locaux. Malheureusement, ces différentes formes de contestation ne s’accompagnent pas de changements réels dans la société urbaine de l’époque. Toutefois, cette étape constitue tout de même une bonne amorce au développement de la démocratie participative. Les pratiques politiques se modifient donc lentement dans les pays européens.

Durant les années 1980, on a progressivement officialisé les processus de participation. Les pouvoirs publics ont tâché de formaliser, institutionnaliser et promouvoir une véritable ingénierie de la participation des usagers, y compris pour des projets importants qui requièrent des compétences techniques spécialisées.

En 1998, la Convention d’Aarhus a consacré la participation et son application. Signé par 39 États, ce texte a visé à reconnaître et mettre en œuvre l’influence et l’action des citoyens en matière de développement durable.