Une politique publique du bien-être désigne une politique publique créée dans le but d’améliorer le bien-être des personnes concernées de manière mesurable. Ce genre d’action publique est inspiré des travaux de l’économie du bien-être subjectif, laquelle a été adoptée dans plusieurs pays et notamment la Nouvelle-Zélande. Les bases théoriques autant que l’efficacité pratique de cette démarche demeurent discutées.
Pour mesurer le bien-être subjectif, la technique classique consiste à mener des enquêtes en posant des questions auxquelles les participants répondent en appliquant une échelle (dite de Likert) allant de 0 (pas du tout satisfait) à 10 (complètement satisfait). Les questions peuvent porter sur différentes dimensions du bien-être subjectif : « Avez-vous été heureux hier ? », « Avez-vous le sentiment que ce que vous faites dans votre vie a du sens, de la valeur ? », « Au cours de la journée d’hier, vous-êtes vous senti déprimé ? », dont certaines peuvent être prospectives, comme « Quand vous pensez à ce que vous allez vivre dans les années à venir, êtes-vous satisfait de cette perspective ? ».
La diversités des problématiques abordées aboutit à trois approches possibles :
- utiliser une seule dimension, spécialement la satisfaction dans la vie, en tant qu’indicateur de référence. Telle est l’approche retenue en particulier avec le concept de WELLBY (Wellbeing-adjusted life-years, année de vie pondérée par le bien-être), en référence au QALY (années de vie pondérées par la qualité) utilisé dans le domaine de la santé publique ;
- se baser sur un tableau de bord combinant un ensemble de dimensions sélectionnées en fonction de leur pertinence par rapport au domaine et à l’objectif de politique publique, à l’instar de l’indicateur du vivre mieux de l’OCDE ;
- établir un indicateur synthétique associant en un seul nombre plusieurs dimensions sélectionnées. Le rapport de la Commission Stiglitz en a proposé une sélection : il préconise de choisir l’index le plus approprié à chaque situation, et recommande la satisfaction dans la vie comme mesure générale par défaut.
De façon simple, le recours à une seule dimension ou à un indice synthétique permet de n’employer qu’une seule grandeur, comme en témoigne fort bien le produit intérieur brut concernant la production de biens et services, ce qui favorise l’appropriation par le personnel politique et les administrations habitués à ce type d’indicateurs. L’approche en tableau de bord permet de percevoir des évolutions différenciées des dimensions qui y figurent, au prix d’une représentation d’ensemble plus difficile à construire.