Il existe différents facteurs impactant le vote (ou l’abstention). Tout d’abord, on trouve la classe sociale, laquelle a donné lieu à de nombreux travaux depuis le début du XXe siècle. L'indice d'Alford a été créé pour exprimer le lien entre la classe sociale et le vote. À la fin du XXe siècle, les classes sociales ont eu tendance à s’effacer sous l’effet d’une moyennisation, c'est-à-dire de l'augmentation progressive du revenu et du niveau de vie des classes ouvrières et de l’apparition d’une vaste classe moyenne. En a résulté une diminution de l'importance du vote de classe.

Il y a ensuite la religion, dont l’influence sur le vote a été largement démontrée, notamment en signalant combien le degré de pratique religieuse du catholicisme permet d’anticiper le sens du vote : plus un individu est pratiquant, plus il votera à droite. Cela témoigne de la sous-culture catholique, composée d'un système de valeurs très cohérent et profondément intériorisé. Ce système de valeurs, souvent conservatrices, qui exaltent la famille, la transmission du patrimoine et la tradition, portent ainsi à voter à droite.

Un autre facteur déterminant est le niveau de revenu et le patrimoine, qui semblent davantage impacter le sens du vote que l’âge, par exemple. On a notamment élaboré le concept d'« effet patrimoine » afin de montrer à quel point le niveau de patrimoine est une variable plus lourde que celle du revenu. Les agriculteurs possédants votent, par exemple, à droite, et les professeurs riches votent à gauche.

Enfin, le genre est une autre variable du vote qui a été étudiée. Il est ressorti des études sociologiques que la tendance des femmes à voter un peu plus à droite que les hommes durant les premières décennies qui ont suivi leur accès aux urnes a progressivement diminué. Cela s’explique par l'entrée massive des femmes sur le marché du travail et l'homogénéisation des conditions de vie qui s'en est suivie. Il existe, par ailleurs, un phénomène appelé « radical right gender gap » selon lequel les femmes votent historiquement moins pour l'extrême-droite. Mais ce phénomène s’est lui aussi progressivement effacé, en venant même à disparaître entre l'élection présidentielle française de 2012 et l'élection présidentielle française de 2017.