Les formes de politisation sont diverses et variées, comme l’ont montré, depuis les années 1960, les travaux des historiens (et socio-historiens). On s’est notamment intéressé au mouvement historique de politisation de la société et, en particulier, des campagnes françaises au XIXe siècle et des milieux populaires. L’apprentissage de la politique a en premier lieu été abordé suivant le modèle de la « descente politique vers les masses » : la diffusion des idées politiques modernes (nationalisation des problèmes, clivage gauche-droite…) serait entrée dans les villages par l’introduction d’élections génératrices d’une compétition entre différentes tendances politiques et par le biais de quelques acteurs éclairés issus de la bourgeoisie, jouant le rôle de « classe-relais » entre les masses et les élites. La politisation des masses villageoises se serait ainsi réalisée « par imprégnation », sous l’influence et par imitation de tels « intermédiaires culturels ».
Il existe tout d’abord une politisation par implication, dans le cadre de la modernisation républicaine des années 1880 et suivantes, cela grâce à des interférences économiques, sociales et politiques, à la domination du centre politique sur la périphérie et la prévalence de la ville sur la campagne.