Pour Harold Garfinkel, tenant de l’ethnométhodologie, la recherche en sciences sociales doit chercher à comprendre comment les activités ordinaires des membres d’un groupe social dépendent de méthodes visant à rendre analysables les actions pratiques, les circonstances, la connaissance de sens commun et les raisonnements sociologiques. L'ethnométhodologie est logiquement issue de travaux d’ethnologie qui ont mis en lumière l'intérêt des pratiques spécifiques des groupes étudiés. L'ethnométhodologie n'est pas une méthode particulière de l'ethnologie, mais la discipline qui s'intéresse aux ethnométhodes.
Le terme d'ethnométhodologie vise donc une discipline qui s’intéresse à la manière par laquelle des participants attribuent à une activité son intelligibilité propre. Il s'agit d'un retournement de perspective par rapport aux méthodes de l'analyse formelle, dans la mesure où l'ethnométhodologie ne vise pas à observer, avec une certaine extériorité, des phénomènes dont elle offrirait une lecture en fonction de concepts discutés au sein de la discipline, mais s'intéresse de l'intérieur à la manière dont se fabriquent les principales caractéristiques observables d'un phénomène. Il faut donc comprendre que, quand les disciplines classiques analysent le monde social à travers des catégories de statuts ou de pratiques appropriées, l'ethnométhodologie vise à comprendre les catégories qu'un groupe se donne à lui-même. L’ethnométhodologie se définit ainsi telle une sociologie sans induction, sans méthode allant des faits particuliers vers les théories générales.
L'ethnométhodologie est voisine de la phénoménologie et est influencée par des penseurs comme Wittgenstein, Husserl, Noam Chomsky, Erving Goffman. La discipline accorde une importance essentielle au langage. D’ailleurs, certains ethnométhodologues ne s’intéressent qu’à l'analyse conversationnelle.