Le mot politique désigne étymologiquement « ce qui se rapporte à la cité » (de polis, la cité en grec). Cette cité est la totalité des citoyens organisés grâce à des lois. Cette organisation est un politeion, mot que l’on peut traduire par constitution. Pour Aristote, c'est l’attachement à cette constitution, largement indépendante des conditions matérielles, qui fait le citoyen et qui fait apparaître en l’individu le sentiment de participer à un groupe collectivement administré. Cela justifie une anthropologie politique qui fonde une science du politique faisant de l’homme un homo politicus et qui recherche les propriétés communes à toutes les organisations politiques reconnues dans leur diversité historique et géographique. Cette anthropologie politique diffère de la science politique qui peut s’intéresser aux sociétés à État mais aussi aux sociétés sans État. L’anthropologie politique ne se repose pas sur l’analyse des fonctions assurées par les structures politiques, ni sur leur typologie, mais sur la dynamique provenant d’inégalités et de compétitions au sein d’une formation sociale.

L’étatisme se rapporte à la doctrine et aux pratiques politiques grâce auxquelles l’État intervient et s’impose, en tant qu’appareil de coercition, dans l’ensemble de la vie économique et sociale d’un territoire donné. Bien que l’interventionnisme soit la pratique la plus banale de l’étatisme, l’attribution de privilèges ou de faux droits fait aussi partie de l’étatisme.

Toutes les sociétés connaissent des hiérarchies, des structures de pouvoir. Le terme hiérarchie veut dire pouvoir sacré, ce qui sous-entend que l’autorité ou les principes d’ordonnancement d’une société seraient au fond d’origine religieuse. Par cette origine, les inégalités peuvent être perçues comme légitimes. Le culte de l’État (statolâtrie) est un culte de la force, de la loi du plus fort, qui peut engendrer des effets négatifs. Quant aux effets positifs, relatifs avant tout aux services publics, ils peuvent être obtenus loin de toute pression étatique par des mécanismes volontaires au sein de la société civile.