Luc Boltanski est un sociologue français, né en 1940. Il a engagé, avec Laurent Thévenot, un courant pragmatique, appelé aussi « économies de la ». Plutôt que d’étudier les réelles contraintes qui influencent les agents, il se consacre à l’étude des éléments communicationnels, relationnels et pratiques qui rendent possible un accord perçu, reconnu et voulu consciemment comme tel. Il cherche ainsi à observer les objets qui rapprochent ou éloignent les individus. Et il recherche comment les personnes parviennent malgré tout à un accord. La méthode consiste ici à délaisser le passé des acteurs pour se focaliser sur leurs habitudes et leurs particularités socioculturelles, et d’insister sur l’importance du libre arbitre de chacun, qui permet d’imposer ses arguments et ses principes. Selon Boltanski, et à l'inverse de Pierre Bourdieu, chacun serait en mesure de comprendre ses motivations.
Luc Boltanski est devenu l'un des principaux représentants de la sociologie pragmatique française, considérant que l'homme « fait la société » et que les acteurs sont compétents pour prendre position, juger, dénoncer, critiquer, en rendre compte. Avec Laurent Thévenot, il écrit De la justification (1991). Les auteurs montrent qu’il existe diverses manières d'être « grand » dans le monde social. Ce sont les différentes « économies de la grandeur ».
Avec Ève Chiapello, Luc Boltanski écrit Le Nouvel Esprit du capitalisme, paru en 1999. Luc Boltanski et Ève Chiapello développent le concept de « cité par projets ». Cette expression est utilisée afin de critiquer l'inauthenticité de la société marchande et l'étouffement des capacités créatives des individus. Placé dans des structures légères et innovantes, le salarié doit pouvoir exprimer toutes ses facultés d’innovation et de création. À travers des projets successifs, il doit faire preuve de mobilité et de flexibilité. Ce travail a marqué la transition de la sociologie pragmatique vers une sociologie critique renouvelée, en particulier une critique du capitalisme. La notion de capitalisme n'était quasiment plus usitée, dans les années 1980 et 1990, par les chercheurs français. La publication du Nouvel esprit du capitalisme l’a remise au goût du jour.
