Ce qui domine au niveau international, c’est la logique marchande. Celle-ci n’a fait que se développer avec le processus de libéralisation des échanges. Et cela s’est accéléré dans le domaine des produits culturels depuis les années 1990 où des négociations ont visé à étendre le libre-échange au commerce des services et donc des biens immatériels et incorporels. Cependant, en 1993, à l’initiative de la France, une résolution de ralliement au principe de « l’exception culturelle » a été adoptée par le Parlement européen. Ainsi, les biens culturels ne sont pas des marchandises comme les autres et doivent bénéficier d’un statut à part leur donnant droit à des aides publiques.

Ces évolutions, qui ont touché différents domaines de la production culturelle (cinéma, littérature, musique, danse, etc.), ont appelé des réponses tant des États que des producteurs et des intermédiaires, agents et instances de production, de diffusion, de consécration et de défense professionnelle. En fonction des États, elles ont été plus ou moins encadrées par les pouvoirs publics, en particulier à travers les politiques culturelles comme en France. Les formes et finalités de ces politiques culturelles changent en fonction des rapports de forces économiques, politiques et culturels internationaux. De ce point de vue, la France est de moins en moins en mesure d’imposer sa vision des choses face à des pays comme les États-Unis ou la Chine.

Ces politiques ont notamment pour objectif de protéger le marché national, conserver le patrimoine, soutenir la création, assurer le rayonnement de la culture nationale à l’étranger, favoriser la diffusion de la culture au plus grand nombre, ou encore, parmi ceux apparus plus récemment, encourager la croissance des industries et de l’emploi culturels, et préserver la diversité culturelle.