Organiser le sport international, c’est montrer sa puissance et se légitimer. Les Coupes du monde 1934 en Italie et 1978 en Argentine sont des exemples de la manière dont les régimes autoritaires s’emparent du football pour légitimer leur idéologie, la diffuser et montrer au monde un visage souvent bien différent des États dans lesquels ils exercent une répression très éloignée des joutes sportives, de ses valeurs et du respect de la charte olympique.
Les Jeux de Berlin en 1936 devaient récompenser la République de Weimar et ses efforts démocratiques après la Première Guerre mondiale. Ils ont offerts les JO au IIIe Reich. Quant au Japon, son histoire avec les Jeux est plus que bouleversée, c’est le seul État à avoir perdu les Jeux d’été en 1940, les avoir organisés en 1964 pour montrer son retour sur la scène internationale. C’est aussi le seul État à ne pas avoir pu les organiser en 2020 en raison de la crise du COVID-19 alors que son ambition était d’accroître ses recettes touristiques et de montrer une image différente de celle du tsunami de 2011 et de Fukushima.
Organiser traduit aussi un rapport de puissance. L’Afrique est ainsi le continent oublié du sport international. C’est le continent qui, malgré son statut de second continent démographique regroupant le quart des États du monde, n’a jamais accueilli d’olympiade hivernale et estivale. À l’inverse, la France avec les Jeux olympiques de 1900, 1924 et 2024 montre sa capacité à rassembler et à « gagner » des organisations d’événements sportifs internationaux à la fois coûteuses et très politiques.