Alcools, qui aurait pu s’appeler Vent du Rhin ou Eau-de-vie, a connu, lors des quinze années formant sa genèse, de nombreuses modifications, restructurations jusqu’en 1913, année de sa publication.
Ainsi introduit-il dans son recueil, au gré de ses amours déchues, de nombreux textes évoquant des déchirures profondes comme « Cors de chasse » ou « Le pont Mirabeau », qui chantent tous deux la tristesse du poète. Le choix de placer « Zone » (emblème de la modernité poétique d’Apollinaire) en tête du recueil n’est décidé que tardivement, lors de la remise par l’éditeur de la première épreuve.
Qu’on ne s’y trompe donc pas ! Alcools se veut une œuvre en perpétuel mouvement, jamais figée ni sclérosée, dans laquelle soufflent les vents de la liberté créatrice.