En 1964, une nouvelle porte ce titre « Le mentir-vrai », elle deviendra en 1980 un recueil, un traité d’art romanesque ainsi qu’une analyse de la configuration familiale.
L’idée de « mensonge » est pour Aragon la base de toute structure familiale, fondée sur des histoires, autant de sortes de romans truqués par le désir. Aragon, enfant illégitime, en a fait l’expérience particulière : toute son enfance, on a fait passer sa mère pour sa sœur.
Le genre romanesque synthétise parfaitement cette contradiction. Mise en récit dans la fiction, le roman, même s’il est de genre réaliste, accomplit la forme la plus haute du mensonge, c’est le fantôme de la vérité. Aragon a toujours préféré le roman à l’autobiographie. Ecriture biaisée ou indirecte, elle n’en dit pas moins la vérité, mais une vérité qui se dérobe, comme celle du désir amoureux, en quête de ses chimères.