Retour

Hernani – Hugo

🎲 Quiz GRATUIT

📝 Mini-cours GRATUIT

Biographie d'Hugo

Victor Hugo est un artiste du XIXe siècle dont l’influence sur la littérature, la politique et les arts en général demeure éternelle. La variété de ses œuvres (poétiques, romanesques, théâtrales et engagées), ses prises de position politiques en faveur de l’abolition de la peine de la mort et contre Napoléon III, pour ne citer qu’elles, ont fait de lui une figure emblématique des humanités françaises.

Son extraordinaire longévité, sa faculté à travailler sans relâche, la modestie, mais aussi l’ambition, qui émane du personnage, constituent autant d’indices d’un génie inégalé élevé au panthéon des plus grands esprits. La France ne s’y est pas trompée : ses œuvres et sa pensée n’ont de cesse d’être dispensées, saluées et célébrées sur tout l’hexagone et hors de ses frontières.

Le romantisme : quelques repères littéraires

Mouvement culturel par excellence, le romantisme trouve ses sources dans l’Angleterre et l’Allemagne du XVIIIe siècle. Mais ce n’est qu’au XIXe, en France, que l’école trouve en Victor Hugo son fer de lance. 

Solidement opposée au classicisme et aux Lumières, éprouvée par l’effervescence autour de la Révolution, la jeunesse française en appelle aux changements de mentalités : en littérature, un nouvel état d’âme, collectif s’il en est, trouve son apogée avec un écrivain comme Chateaubriand exaltant un « moi » en quête d’une identité perdue. En peinture, les artistes laissent à voir une pensée nouvelle : celle d’un homme dont les tourments et les doutes se révèlent désormais palpables. Ailleurs, le romantisme devine en l’homme un être mélancolique, angoissé et profondément incompris.

La bataille d'Hernani

En ce jour du 25 février 1830, le Tout-Paris s’est réuni pour assister à la première d’Hernani, une pièce écrite en un mois à peine et abondamment lue par Hugo à ses amis. Après avoir essuyé quelques recommandations et avoir dû modifier son texte, le dramaturge mobilise ses partisans et leur réserve un certain nombre de places à la Comédie-Française. Leur fonction : déjouer une cabale qui se trame depuis quelques mois, compenser une claque vieillissante et réputée peu efficace.

L’ambiance est électrique. Dans la salle, deux publics distincts : les tenants de la tradition aux idées rétrogrades d’un côté, l’avenir de l’autre, ces esprits bien formés au progrès. Finalement, à la surprise de tous, et notamment d’Hugo, la première est un triomphe. Plus périlleuses se révéleront les suivantes.

Les mises en scène d'Hernani (de 1830 à nos jours)

Depuis 1830, les mises en scène d’Hernani se sont multipliées. De janvier à février 1838, le drame sera représenté 12 fois et chacune des représentations connaîtra un réel succès. Les années suivantes, Hernani est repris avec de nouveaux comédiens, dont Mme Mélingue, sociétaire de la Comédie-Française qui triomphera dans le rôle de doña Sol.

En 1867, c’est l’Exposition universelle qui permet à la pièce de trouver un second souffle. Hugo, en exil, suivra avec soin les circonstances de ces 71 représentations. Dix ans après, Sarah Bernhardt endosse le rôle phare ; les décors sont luxueux, Hernani est louée et la pièce sera longtemps reprise à la Comédie-Française jusqu’en 1914.

S’ensuit un demi-siècle de quasi-anonymat avant que Robert Hossein (1974), puis Vitez en 1985, ressuscitent la pièce.

Les personnages du drame

Parmi les nombreux personnages que comporte Hernani, retenons-en quatre, les principaux.

Hernani, personnage éponyme du drame, constitue l’archétype du héros romantique : désargenté, assoiffé de vengeance eu égard à la mort de son père, il éprouve une haine inextinguible envers le roi et un amour indéfectible pour doña Sol, promise à son oncle Ruy Gomez de Silva, riche et influent homme, maladivement jaloux.

Don Carlos, roi d’Espagne, est typique de l’esprit de la Renaissance : tout en contraste, il feint la soumission au pape et fait de son rival, don Ruy Gomez, un associé de choix.

Doña Sol, proie de son oncle et du roi, voue un amour sans bornes à Hernani et se dit prête à tuer de ses propres mains le roi : sa fidélité est sans limites et même la mort ne saurait la désunir de son amant.

L'exposition (Acte I)

Les premiers actes de drames ont pour fonction première d’exposer. Celui d’Hernani ne déroge pas à la règle. On découvre ainsi progressivement les personnalités des protagonistes et la teneur des relations qu’ils ont nouées.
Don Carlos, roi d’Espagne, voue un amour sans borne à doña Sol, elle-même amoureuse d’Hernani avec qui elle se promet de fuir. Il assiste par hasard aux confidences des amants. Mais don Ruy Gomez, oncle et promis de doña Sol, découvre l’impensable : deux hommes dans la chambre de sa nièce ! Arguant une conjoncture politique, le roi fait passer Hernani pour sa suite et met temporairement fin aux débats. Hernani tient cependant sa vengeance : son père a été injustement exécuté sur ordre du roi. L’action est en marche, rien ne saurait désormais l’arrêter.

Hernani en action (Acte II)

L’acte II, intitulé « Le bandit », se déroule le lendemain du premier acte, à minuit, toujours à Saragosse.

L’action est définitivement lancée et Don Carlos entend enlever doña Sol ; il fomente un plan : se faire passer pour Hernani. Mais ce dernier, surgissant tout à coup derrière lui, survient et défie le roi en duel sous les implications de son amante. Le roi rend les armes, le « regarde avec hauteur » et refuse le duel que lui propose Hernani dont la vengeance n’est que partie remise. 

S’ensuit une discussion enflammée entre les deux amants. Le proscrit serre dans ses bras son amante avant que le tocsin n’éveille les doutes de doña Sol : « Saragosse s’allume », l’heure est à la fuite. Et la jeune femme précipite le dénouement : « Souviens-toi que, si tu meurs, je meurs. »

Le dénouement (Acte V)

Hernani s’achève, comme les drames de Shakespeare, sur de noires et brèves séquences. Des trois protagonistes, aucun ne survit malgré les noces annoncées… Et consommées. Hernani a conquis la Toison d’or et fait l’admiration des courtisans. De son côté, doña Sol se sent éperdue de bonheur, mais le son du cor sort les amants de leur torpeur. Hernani voit alors apparaître don Ruy Gomez et une « blessure ancienne ». Puis le masque, le traître, le « vieillard cruel » fait son apparition pour réclamer la mort du jeune homme : « Du fer ou du poison ». Puis doña Sol, qui implore le vieillard inflexible. De dépit, elle s’empare de la fiole proposée, puis la boit à moitié. Hernani se saisit du reste et voilà les époux à jamais réunis. Don Ruy Gomez préfère mettre fin à ses jours de damnation.

Nomad+, Le pass illimité vers la réussite 🔥

NOMAD EDUCATION

L’app unique pour réussir !