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Illusions perdues – Balzac

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L’œuvre : reflet des valeurs de la société

Avec Illusions perdues, Balzac s’inscrit dans la verve du roman réaliste et revêt le rôle du sociologue qui analyse la société à la loupe pour en dénoncer les travers. Cette société témoigne d’une période de transition qui s’opère au XIXe siècle avec les avancées techniques et l’importance donnée au monde des affaires.

Le rapport à l’argent et à l’art évolue, en effet, dans les années 1820, époque de basculement entre le monde ancien et moderne. C’est ce moment que choisit le romancier pour son roman, ce qui lui permet de poser un regard distancé sur cette mutation sociale et culturelle qui se met en place. Le roman se fait roman d’apprentissage à travers le parcours de Lucien qui a pour ambition de réussir dans le milieu littéraire. Ce dernier découvre tous les aspects liés au monde de l’édition : l’imprimerie, la librairie, la création, mais aussi la réception avec la critique dominée par la loi de la demande et du profit.

Le journalisme se révèle être un milieu corrompu, dont dépendent les succès en librairie, et il n’accorde qu’une valeur commerciale et non littéraire à la création. Le pouvoir du journaliste est donc immense : Lucien est surnommé ironiquement, par Claude Vignon, « Bossuet II ». La vision que donne Balzac de la vie littéraire parisienne dictée par l’argent est donc particulièrement pessimiste et négative, mais réaliste.

Une comédie sociale et réaliste

Illusions perdues figure aux côtés des romans de La Comédie humaine, classés dans les « Scènes de la vie de province ». Il fait le récit du parcours initiatique de Lucien de Rubempré quittant sa ville de province, Angoulême, pour réussir une carrière d’écrivain à Paris, et, c’est à travers son évolution dans la société, que se révèlent les méandres de la vie littéraire, se mêlant parfois à la prostitution.

Comédie littéraire et comédie sociale, le roman se veut réaliste par son cadre historique, une restitution linguistique du vocabulaire employé par chaque corps de métier, l’apparition de personnages historiques et fictionnels. Le parcours de Lucien est aussi celui du livre de sa naissance à sa chute à travers la réception de la critique.

Le milieu social des personnages

Illusions perdues est un roman, qui appartient à l’immense ensemble qu’est La Comédie humaine, dont le titre s’inspire de l’œuvre de Dante, La Divine Comédie. Publié en trois parties entre 1837 et 1843 et dédié à Victor Hugo, il fait partie des romans classés dans la catégorie des « Scènes de la vie de province ». Il se concentre sur le personnage de Lucien Chardon, qui prend le nom de naissance de sa mère Rubempré.

Évoluant dans la bonne société de province d’Angoulême, il entretient une amitié sincère avec son beau-frère, l’imprimeur David Séchard, et une liaison avec Madame de Bargeton, une femme mariée. Suite au scandale suscité par cette relation, Lucien part à Paris où il a l’ambition de réussir dans le milieu littéraire en devenant écrivain. David d’Arthez l’introduit dans le Cénacle, mais très vite, étant dénué de toute fortune, Lucien se tourne vers le journalisme, qu’il découvre comme un milieu particulièrement corrompu.

Ses échecs successifs le conduisent à penser au suicide, après avoir trahi son ami David Séchard. Mais Vautrin, personnage récurrent de La Comédie humaine, représentant l’archétype-même du hors-la-loi, le rencontre sous le nom d’un abbé espagnol et parvient à le corrompre.

Vision de la vie littéraire parisienne

Le roman évolue dans l’univers du monde littéraire à travers le parcours de Lucien depuis son Angoulême natale. Il en définit les dimensions sociales, politiques et économiques, et ses enjeux financiers depuis l’impression du livre avec la description minutieuse de l’imprimerie Séchard, au début du roman, jusqu’à sa diffusion et sa réception auprès du public.

Tous les aspects du monde de l’édition sont donc évoqués, ainsi que les domaines connexes que sont le théâtre et le journalisme. Rien n’est oublié : le roman s’achève sur l’échec de Lucien qui renonce à la vie littéraire, témoignant de la situation de l’édition et du statut de l’écrivain dans la société de la première moitié du XIXe siècle. Le monde littéraire vit une véritable révolution à travers l’industrialisation de la littérature avec le développement de la mécanisation, l’augmentation du nombre de lecteurs, des droits juridiques plus souples, tout en restant d’une accessibilité réduite en raison du coût du livre.

C’est ce dont Balzac tente de rendre compte en décrivant les deux mondes, ancien et moderne, qui se côtoient dans le roman : celui de l’imprimerie de Séchard et de la création littéraire à Angoulême tourné vers le passé et celui du capitalisme éditorial et de la librairie parisienne.

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