La Cousine Bette – Balzac

📝 Mini-cours GRATUIT

Tour à tour éditeur, imprimeur, journaliste, Balzac passe sa vie à travailler et à fuir les créanciers.
Fondateur du réalisme, il rassemble en 1834 son œuvre pour l’inscrire dans le projet de la Comédie Humaine, destinée à peindre toute la société de son époque.
Il correspond pendant des années avec une admiratrice polonaise, Mme Hanska, qu’il finit par rencontrer en 1843 et épouser en 1850, quelques mois avant de mourir.
Romans à lire : Les Chouans (1829), La Peau de chagrin (1831), Eugénie Grandet (1833), Le père Goriot (1834-5), Le Colonel Chabert (1835), Le Lys dans la vallée (1836), Illusions perdues (1837), Ursule Mirouët (1841), La cousine Bette (1846), Le cousin Pons (1847).

Le roman est organisé selon une structure bi-partite, explicitée par le narrateur à la fin du chapitre 36, qui constitue la charnière des deux parties.
1ère partie, « exposition » : chap. 1 à 18, présentation de la famille, comportant trois analepses (jeunesse d’Adeline, jeunesse de Lisbeth et rencontre de Lisbeth et Wenceslas) ; chap. 19 à 36, mise en place des alliances qui unissent les protagonistes du « drame » à venir. Le mariage d’Hortense et Wenceslas clôt cette partie.
2è partie (ellipse de 3 ans entre les deux parties) : chapitres de transition 37 à 44, consacrés seulement à Valérie, Lisbeth et Adeline. Chap. 45 à 77, précipitation des événements, 77-95 triomphe de Lisbeth, 96, amorce de sa défaite.

La Comédie Humaine est le titre général que Balzac donna à son œuvre romanesque en 1842, à l'exception des œuvres de jeunesse.
95 romans publiés (ainsi que 48 ébauchés), de 1829 à 1855, forment une grande fresque divisée en trois parties : Études de mœurs, Études philosophiques et Études analytiques.
Par cette œuvre, Balzac veut faire une « histoire naturelle de la société », explorant de façon systématique les groupes sociaux et les rouages de la société afin de brosser une vaste fresque de son époque susceptible de servir de référence aux générations futures.
Créateur du roman moderne, Balzac veut décrire la totalité du réel et s'intéresse à des réalités jusque-là ignorées en littérature, considérées comme laides ou vulgaires.

Contre les effusions lyriques du romantisme, le courant réaliste cherche à donner la vision la plus fidèle de la réalité. En littérature, les auteurs veulent peindre la société tout entière, sans distinction de classe sociale.
Le genre phare du réalisme : le roman. Favorisés par le développement de la lecture et des journaux, de nombreux romans sortiront d’abord en feuilleton. Ainsi, dès 1831, Balzac fait paraître ses romans dans la presse.
Une révolution artistique en parallèle. Gustave Courbet est le chef de file des peintres réalistes. Ses œuvres, qui représentent le quotidien des bourgeois et des gens de la campagne, vont faire scandale dans les Salons officiels.

Dans l’Avant-Propos à la Comédie humaine, Balzac se propose de montrer qu’il « existera de tout temps des espèces sociales comme il y a des espèces zoologiques. » Ce principe scientifique d’étude de l’homme ressort dans ses romans.
Dans La cousine Bette, la question de la paternité et de la filiation sont centrales.
Exemple : Valérie Marneffe fait croire à chacun de ses amants qu’il est le père de son enfant à venir.
Si Balzac montre le pouvoir de dissolution de la cellule familiale, il suggère également que ces passions constituent un lien invisible qui unit les générations, parfois malgré elles.
Quelques décennies après Balzac, Zola fera de la question de l’hérédité un pivot du naturalisme.

Le sadisme est la recherche de plaisir dans la souffrance (physique ou morale : domination, contrôle) volontairement infligée à autrui. Même si le sadisme peut exister indépendamment des activités sexuelles, il y est fréquemment associé.
Le terme de « sadisme » est un néologisme créé à partir du nom de Sade, écrivain et philosophe du XVIIIe siècle dont les écrits démontrent que la nature est mauvaise, et dont les personnages font l'apologie du crime.
La mécanique de la passion amoureuse n’est souvent pas exempte de sadisme, la haine se présentant alors comme l'envers de l'amour. Bette (La cousine Bette), qui aime Wenceslas, prend plaisir à le voir souffrir quand il la trahit ; Hermione (Andromaque) appelle au meurtre de celui qu’elle aime, Pyrrhus.