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Le genre théâtral

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Les procédés comiques

Le registre comique est, par définition, ce qui provoque le rire dans une pièce. Il n’est cependant pas propre au théâtre. Il peut relever de l’humour, de l’ironie et de l’absurde.

Le comique naît d’un effet de décalage, de répétition ou de situations étonnantes.
Le comique est aussi possible, au théâtre, grâce à différentes variantes.

  1. Le comique de geste

Il est provoqué par les déplacements, les mimiques et les jeux de scène (Estragon et sa chaussure dans En attendant Godot).

  1. Le comique de mots

Il est provoqué par les lapsus, les quiproquos, les répétitions, les accumulations, les pléonasmes… Le comique de mots est particulièrement présent dans La Comédie du langage, « Un mot pour un autre » (1987) de Jean Tardieu (1903-1995), où une curieuse épidémie frappe des habitants d’une ville qui prennent « un mot pour un autre » :

« – MADAME, prenant le courrier. – C’est tronc !... Sourcil bien !... ».

  1. Le comique de situation

Il est provoqué par les rebondissements, les coups de théâtre et aussi les quiproquos. Dans Le Malade imaginaire (III, 2), le comique de situation repose sur la tromperie : Argan feint la mort pour sonder les véritables sentiments de sa femme Béline.

  1. Le comique de mœurs

Il est provoqué par un défaut humain, un milieu social faisant l’objet d’une critique. Dans Les Précieuses ridicules (1659), Molière se moque des travers de la préciosité.

Le comique peut aussi être mis en œuvre grâce à différents procédés :

  • l’humour qui consiste à rire, sans critiquer, d’une situation ou d’un personnage en apparence sérieux ;
  • l’ironie qui consiste à se moquer en disant le contraire de ce que l’on pense ;
  • la satire qui consiste à critiquer, en se moquant, d’un défaut ou d’un personnage ;
  • le burlesque qui consiste à exagérer une situation ; l’absurde qui consiste à faire rire à partir d’une situation incompréhensible ;
  • la parodie qui consiste à imiter le discours ou le comportement d’un personnage ;
  • la caricature qui consiste à grossir les défauts d’un personnage ou d’une situation.

Les règles du théâtre classique

Au XVIIe siècle, les pièces de théâtre respectent un certain nombre de règles, héritées de l’Antiquité.

  • Au niveau de la structure, elles doivent comporter trois ou cinq actes subdivisés en scènes, correspondant à l’entrée ou la sortie d’un personnage. L’exposition et le dénouement encadrent les péripéties, le nœud de l’action. L’acmé désigne le point le plus élevé de tension.

  • L’illusion théâtrale (le « faire vrai ») doit être assurée par la règle des trois unités : un lieu unique, un temps circonscrit (vingt-quatre heures), une action principale.

  • La vraisemblance garantit l’illusion du vrai et la bienséance impose au personnage de s’exprimer conformément à son statut. Rien ne doit choquer le public et la mort, comme le sang, ne doit pas être montrée.

La tragédie classique

La tragédie classique rassemble toutes les œuvres françaises du XVIIe siècle, s’inscrivant essentiellement dans la veine aristotélicienne et répondant aux critères imposés par le classicisme dans sa quête d’un idéal esthétique. 

Exemples d’œuvres de Jean Racine :

  • Andromaque (1667)
  • Britannicus (1669)
  • Phèdre (1677)

Selon Aristote (IVe siècle av. J.-C.) dans La Poétique, la tragédie doit susciter les sentiments de pitié et de terreur dans un but cathartique. La catharsis, « purification » en grec, désigne la purgation des passions : grâce à la mise en scène de sentiments violents, le spectateur peut se « purifier » en se libérant des siens.

Outre la fonction première dictée par Aristote, la tragédie doit répondre à certaines règles strictes.

  1. Elle s’inspire d’épisodes mythologiques, parfois bibliques, dans lesquels interviennent les héros : Phèdre est une tragédie ayant pour cadre la Grèce antique et les personnages sont d’inspiration mythologique, l’héroïne est « La fille de Minos et de Pasiphaé », Minos étant le fils de Zeus et Pasiphaé la fille du soleil.
  2. Les personnages mis en scène doivent donc être exclusivement des personnages illustres, issus des plus hauts milieux, quand il ne s’agit pas de mettre en scène les dieux eux-mêmes : Thésée est roi, Aricie est une princesse…
  3. Le héros tragique est dès lors confronté à un destin dont il n’est pas maître, souvent victime d’une fatalité ou d’une hérédité impitoyable : Phèdre est victime d’une malédiction lancée par Vénus : « C’est Vénus toute entière à sa proie attachée » (…).
  4. La tragédie connaît une fin malheureuse : Phèdre finit par se suicider.
  5. Toute la pièce, écrite en vers, est servie par un langage soutenu, digne de ses personnages. Phèdre est une tragédie écrite en alexandrins : « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ».
  6. Elle doit répondre à un souci de bienséance en ne montrant que ce que le spectateur considère comme convenable. Bien que dévoilées au public par les dialogues, les scènes violentes doivent être absentes de la scène : la mort d’Hyppolite n’est pas montrée sur scène, mais est racontée par Théramène.
  7. Aussi, tout ce qui est montré sur scène doit donner une « apparence de vérité », être vraisemblable.
  8. Sa structure doit répondre, elle aussi, à des règles strictes : la tragédie classique est être écrite en cinq actes : le premier est celui de l’exposition où lecteur et spectateur apprennent les éléments nécessaires à la compréhension de l’intrigue, les actes II, III, IV servent l’action, l’acte V correspond au dénouement.
  9. Le théâtre classique se plie aussi aux exigences des trois unités : l’unité de temps oblige à resserrer l’action dans une durée de 24 heures, l’unité de lieu qui ne permet qu’un seul lieu pour le déroulement de l’action, l’unité d’action qui impose une seule intrigue.

La comédie classique

Le XVIIe siècle apparaît comme un modèle en matière de comédie avec les pièces de Molière (1622-1673). La comédie s’affranchit peu à peu des codes imposés au théâtre. La structure en cinq actes est encore d’actualité dans certaines pièces de Molière : Les Femmes savantes (1672), comédie en cinq actes, Les Fourberies de Scapin (1671), comédie en trois actes, La Critique de l’école des femmes (1663), comédie en un acte. Le dénouement est toujours heureux : les méchants sont punis, les bons récompensés.

La comédie n’est plus forcément écrite en vers et en langage soutenu : Tartuffe ou l’imposteur (1664), comédie en cinq actes rédigée en vers, Le Médecin malgré lui (1666), comédie en trois actes écrite en prose. Les personnages sont, pour la plupart, issus de milieux bourgeois, ce qui transparaît à travers leurs sujets de préoccupation : argent, santé… Harpagon dans L’Avare (1668), M. Jourdain dans Le Bourgeois gentilhomme (1670). Le souci de vraisemblance et de bienséance est presque toujours respecté. Les auteurs prennent de plus en plus de libertés avec la règle des trois unités.

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