Le Malade imaginaire – Molière

L’intrigue

Pièce en trois actes, Le Malade imaginaire évoque quelques heures de la vie d’une famille bourgeoise dont le patriarche hypocondriaque, Argan, voudrait pour gendre un médecin. Mais Toinette la soubrette veille au grain et s’oppose aux projets délictueux de Béline, l’ancienne femme d’Argan qui veut s’emparer de sa fortune, et arrange ensuite l’union entre l’intrus Cléante, prétendument maître de musique, et Angélique, pourtant promise au sot Diafoirus.  

Que d’efforts faudra-t-il déployer pour déniaiser le maître de maison ! Dépêcher Béralde dont le discours sur la médecine ouvrira progressivement les yeux de son frère, se déguiser, comme le fera Toinette dans la scène VIII de l’acte III. Le bonheur n’en sera que plus grand lors des embrassades finales signant une issue heureuse.

Sur les personnages

La force comique du drame de Molière tient principalement à ses douze personnages, dont certains sont fortement typés. Parmi eux, citons bien sûr Argan, cette «sorte de gros corps, monstrueusement encombrant…» (A. Lanavère), hypocondriaque au dernier degré et dont la sottise n’a d’égal que sa soumission à sa femme.

Les Diafoirus, père et fils, ne valent guère mieux : vaniteux au possible, ils érigent leur piètre savoir universitaire en culture universelle. Et comme souvent, en contrepoint d’une bourgeoisie en mal de discernement, apparaît une servante éclairée et fantasque, Toinette (rappelant la lucide Dorine de Tartuffe), la seule à même de protéger une maison en faillite du jugement. Chacun de ces personnages concourt au comique, mais également à la polyphonie critique.