Victor Hugo reste, à propos de ce titre, très énigmatique. Plusieurs interprétations sont donc possibles. En français moderne, le terme « contemplation » désigne l’attention soutenue portée généralement par le regard sur un objet digne d’admiration ou sur un concept, une idée digne d’intérêt.
Toutefois, il faut remarquer qu’à l’origine, il porte une forte connotation religieuse : « contempler » vient du verbe « contemplari » formé sur les mots latins « cum templum », « avec le temple » désignant l’observation du ciel depuis le temple. Le Christianisme s’est, par ailleurs, très rapidement emparé de ce terme.
Il faut noter aussi que Victor Hugo choisit un pluriel, Les Contemplations, toutes celles d’une vie peut-être puisque le recueil embrasse 25 années... Face à la diversité et la richesse de l’existence, Hugo nous invite à contempler les différentes étapes mêlées à la multitude d’émotions que l’homme traverse dans le temps. On peut également souligner le fait que contempler exige à la fois une prise de recul par rapport à l’objet ainsi qu’un élan vers lui proche de la communion mais que l’attitude en elle-même n’en demeure pas moins un principe romantique par excellence magnifiquement illustré par Caspar David Friedrich au début du XIXe siècle avec son célébrissime tableau « Le Voyageur contemplant une mer de nuages ».