Les Rêveries, publiées dans les dernières années de la vie de Rousseau auraient pu tenir lieu de bilan autobiographique. Il n’en est rien, elles constituent un simple complément aux textes sur soi déjà élaborés, Les Confessions, Rousseau juge de Jean-jacques, ainsi qu’aux méditations philosophiques énoncées dans La profession de foi du vicaire savoyard. Ecrites au moment où l’écrivain s’est senti pourchassé et contesté de toutes parts par ses détracteurs, les Rêveries sont une quête de sérénité, un dialogue avec soi-même, adressées à la postérité plus qu’à des juges contemporains incapables, selon lui, de bienveillance. Le portrait qui en résulte, adressé à soi-même exclut toute posture. La quête de soi est d’abord éthique et ontologique. La réflexion aboutit à une théorie du mensonge, au postulat de la bonté divine et de l’absence de méchanceté de l’écrivain vis-à-vis d’autrui.
Les Rêveries du promeneur solitaire – Jean-Jacques Rousseau
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Quelle est la philosophie des Rêveries ?
Il pourrait paraître étonnant de mentionner l’intérêt philosophique à propos d’un texte qui suggère le dilettantisme de la promenade et la confidence. Néanmoins, Rousseau s’exprime en philosophe lorsqu’il aborde les persécutions dont il est objet. La troisième promenade évoque une révolution intérieure dans le domaine de la morale, le sentiment de l’absurdité du jugement des hommes et la décision de renoncer au monde pour vivre dans la solitude. Il s’oppose ainsi aux philosophes modernes qui furent ses amis, Diderot, Grimm, d’Alembert et d’Holbach, à qui il reproche leur athéisme et leur dogmatisme. Il défend la légitimité de la foi exprimée dans la Profession de foi du vicaire savoyard et dénonce le faible fondement de la morale des athées. Seule la conscience et la raison peuvent en être garants. Une philosophie politique peut aussi se lire, qui refuse toute oppression, prône la liberté et fustige l’opinion commune. Une sagesse hédoniste conclut l’ouvrage, avec le souvenir des moments heureux et la préparation d’une mort sereine.