Tout d’abord, il convient de faire la différence entre la comédie comme genre et le comique comme registre. En effet, si le comique ne constitue pas la condition nécessaire pour définir la comédie, c’est pourtant la part de comique inhérente à des sous-genres comme la farce, le théâtre de la Foire ou le vaudeville qui permettent de les classer sous la rubrique générique de comédie.
D’Aristophane à Feydeau, en passant par Molière, mais également par les créations italiennes (commedia dell’arte ou « éclectisme goldonien »), anglaises (la comédie élisabéthaine), espagnoles (la comédie du siècle d’or), il y a bien une évolution dans le rapport au corps, au langage, dans le discours que le théâtre tient sur le monde et sur la société ; mais l’auteur cherche, sous les différences, des facteurs d’unité.
La comédie se définit, d’abord, comme « une histoire de fous et de menteurs » qui met en scène l’aliénation de la volonté et crée un univers parallèle, déréalisant. La comédie a été, depuis le XVIe siècle, séparée de la veine tragique, qu’elle ne retrouve qu’au XVIIIe siècle avec la « comédie larmoyante » morale et le drame bourgeois.
Elle se rapproche ensuite du tragique à travers le drame romantique, le renforçant par dérision chez Victor Hugo dans Hernani (1830) ou bien Ruy Blas (1838). Le problème esthétique et poétique d’une définition de la comédie est sans doute à chercher, notamment, du côté du chapitre perdu de la Poétique d’Aristote, composée vers 335 av. J.-C. Dès lors, elle n’est plus définie qu’à travers le prisme de la tragédie, par opposition avec elle au XVIIe siècle : personnages bourgeois / nobles, prose / vers – quoique certaines grandes comédies soient également en vers – , irrégularité du nombre d’actes, représentation de scènes sans acte, ou à cinq actes pour les grandes comédies / cinq actes pour la tragédie.