Histoire du concept de science

Il faut distinguer trois types de propositions : des propositions dogmatiques, dont la vérité – ou la fausseté – ne peut être remise en cause dans un contexte social donné.
Ensuite, des propositions hypothétiques, dont ni la vérité ni la fausseté ne sont affirmées, et qui attendent confirmation ou infirmation. Leur valeur de vérité est donc indéterminée, de fait ; mais ces propositions sont destinées à ne pas demeurer des hypothèses.
Enfin, on distingue des propositions « prouvées » (confirmées ou infirmées), dont la vérité – ou la fausseté – est sans ambiguïté : ce sont, le plus souvent, d'anciennes propositions hypothétiques dont la valeur de vérité a été déterminée.
Ainsi, la théorie dite « des feuillets », en embryologie, était bel et bien une théorie scientifique, répondant aux exigences de la rationalité, mais pourtant aujourd'hui dépassée par les progrès de la biologie du développement : on sait qu’elle est fausse.

Si la démonstration dévoile la vérité, cela signifie que la vérité préexiste à l'esprit humain. Cette thèse est conforme à l'idée que le théorème de Pythagore, même avant Pythagore, était vrai, alors que personne n'y avait accès. L'idée de dévoilement, ici, est purement rationnelle : il s'agit, au sens étymologique, d'une découverte.
La démonstration parviendrait à l'établissement d'une vérité par découverte. Ainsi, quand Pascal parvient à démontrer la vérité de l'hypothèse de Torricelli sur la pression atmosphérique, sa démonstration nous dévoile une partie du réel qui était alors inconnue.
La raison s'empare du réel par le biais de la vérité. La vérité est alors ce qui permet à l'esprit d'accroître son emprise sur la réalité. Cet accroissement n’est qu’une conséquence de la vérité, et non la vérité elle-même : l’histoire de la découverte de la vérité est donc dissociable, au moins en droit, de la vérité en tant que telle.