Des fractures profondes apparaissent à l’intérieur des espaces ruraux, à plusieurs niveaux.

Dans les pays en développement, les campagnes concentrent souvent pauvreté et manque d’équipements, ce qui alimente l’exode rural. Mais à l’intérieur de ces espaces le contraste est violent entre ceux occupés par les paysans pauvres et ceux mis en valeur par les grands propriétaires ou les entreprises étrangères qui achètent des terres (land grabbing). La lutte pour les terroirs agricoles se retrouve également entre agriculteurs et éleveurs (parfois avec une dimension ethnique) en Afrique ou en Océanie. Dans les pays développés, l’évolution des campagnes isolées s’oppose à celle des espaces ruraux proches des villes qui connaissent une certaine gentrification.

Ces évolutions entrainent donc des conflits d’usage pour l’espace. C’est également le cas pour l’eau : doit-elle servir en priorité aux activités agricoles, aux habitations ? Ou bien aux activités industrielles et touristiques qui apportent plus au dynamisme économique de la région ?
Les mêmes conflits existent quant à l’utilisation des espaces « naturels ». La cohabitation entre agriculteurs ou éleveurs d’une part et d’autre part animaux sauvages (ours, loup, tigre, éléphant) que les autorités veulent protéger pour développer le tourisme devient problématique.