L’amour est, au Moyen Âge, l’objet de discours passionnés, et antithétiques : à l’éloge de l’amour courtois répond le blâme d’un amour cause de tous les vices. Les deux parties du Traité de l’amour d’André Le Chapelain (XII$^e$-XIII$^e$ siècle) en témoignent : la première partie est un éloge de l’amour courtois, fondé sur la gratuité, la liberté et le don réciproque des deux amants ; la seconde partie appuie sa critique de l’amour sur un portrait satirique des femmes. L’amour nourrit ainsi les œuvres littéraires les plus diverses. 

La courtoisie exige un lexique bien défini, le discours du chevalier se distinguant par sa sincérité, son élégance et le respect de la dame convoitée. Elle se donne à voir dans les romans (ceux de Chrétien de Troyes ; Tristan et Yseut), dans des poèmes longs et narratifs (Le Roman de la Rose) ou dans des poèmes courts (comme dans les rondeaux de Charles d’Orléans). 

La première partie du Roman de la Rose, de Guillaume de Lorris, raconte le rêve du narrateur épris d’un bouton de rose ; la seconde partie, écrite par Jean de Meun, est parcourue de nombreuses digressions philosophiques, et de disputes contradictoires. Dans ses Poésies, Charles d’Orléans fait appel aux personnifications pour exprimer le lyrisme : « Prisonnier, suis d’Amour martyr ». L’amour se situe ainsi entre le discours courtois, la dispute philosophique et le lyrisme allégorique.