Comment diffuser, expliquer et faire se rencontrer le plus largement possible l'art et le public ? Il y a plusieurs moyens de diffuser la création.
Au XVe siècle, la gravure est avant tout un moyen de reproduction, les moyens photomécaniques (photographie, photocopie, scanner, imprimante) n'existant pas encore. L'artiste peintre délègue le travail de reproduction à des graveurs : reproduite en plusieurs exemplaires, l'image des tableaux (uniques) peut être plus largement diffusée.
Au XIXe siècle, le métier se professionnalise et distingue le graveur, l'imprimeur (ou tireur) et le marchand-libraire ou éditeur. Le premier maître de la gravure de reproduction est l'italien Marcantonio Raimondi, célèbre pour sa reproduction du Jugement de Pâris, œuvre perdue de Raphaël, ayant inspiré la position des personnages du Déjeuner sur l'herbe d'Edouard Manet (1863).
Photographie et sculpture, dès les années 1840, évoluent de manière corollaire. Les pionniers de la photographie, comme Nicéphore Nièpce, Louis Daguerre, William Henry Fox Talbot, Hippolyte Bayard…, utilisent les statuettes de plâtre ou de marbre qui décorent les intérieurs bourgeois comme sujets pour leurs photographies (leur immobilité et blancheur étaient idéales pour les longs temps de pose de l'époque). Très vite, des artistes (peintres et sculpteurs, comme Auguste Rodin) y voient un formidable moyen de diffuser leurs œuvres. Les catalogues d'exposition pourront être agrémentés de ces reproductions, d'une qualité de plus en plus précise. Les inventaires des collections ainsi que le travail des compagnies d'assurance seront facilités aussi par ces modes de reproduction.
Aujourd'hui, catalogues d'exposition, sites internet et comptes d'artistes et de centres d'art sur les réseaux sociaux sont largement alimentés par des photographies d'œuvres. Information, animation et communication culturelles sont des pratiques très largement répandues dans le monde de l'art.