Multi-facette, poète lyrique, narrateur, cinéaste, auteur dramatique, metteur en scène allemand du début du XX$^e$ siècle, il rénove le concept même de théâtre, en opposant celui de la Bourgeoisie, naturaliste par définition, à celui du Peuple, par la réinvention d’un théâtre épique, capable de mettre à distance ce que les spectateurs sont en train de regarder ; par conséquent d’observer, si ce n’est la subjectivité, la possible intervention humaine sur le soi-disant destin des femmes et des hommes. Le procédé de ce théâtre matérialiste, qui s’appuie sur les thèses marxistes en opposition au théâtre fasciste qui exploite l’émotion des foules, est appelé distanciation.
Associé au mouvement prolétarien de son époque, il contribue à construire une contre-culture révolutionnaire pour libérer les hommes de l’économie dans une logique marxiste. Il agira par sa pratique de metteur en scène et d’auteur pour donner forme à sa pensée et à son engagement autant esthétique que politique. Il recourt à la parabole permettant autant l’éloignement que le rapprochement de chacun.e. Les éléments de ces mises en scène se répondent et s’opposent, obligeant les spectateurs à tourner autour de l’intrigue, comme autour d’un dialogue à plusieurs voix, où liberté et aliénation vont de pair.