Honoré de Balzac

   Infatigable travailleur, Honoré de Balzac naît à Tours en 1799 et se destine, dès son plus jeune âge, à dix-neuf ans environ, à une carrière d’écrivain. Ses premières œuvres, qu’il publie sous un pseudonyme, sont des échecs et le romancier, qui s’était essayé à différentes professions, notamment autour de l’édition, croule rapidement sous les dettes. Pour les rembourser, il se fait embaucher dans différentes revues comme journaliste. L’occasion est trop belle pour faire publier quelques-unes de ses œuvres. C’est ainsi que paraissent, d’abord en feuilletons, puis en volume, les premiers romans de Balzac, signés sous son véritable nom.

   Il réfléchit alors à l’organisation qu’il pourrait donner à son œuvre. Ce sera La Comédie humaine, un ensemble comprenant plus de quatre-vingt-dix ouvrages aux genres et registres multiples, vingt et une années d’écriture et de labeur acharné.

   Pendant 21 ans, Balzac a travaillé à l’élaboration de cette œuvre considérable qui est La Comédie humaine. Ses trois parties distinctes, les Études de mœurs, philosophiques et analytiques, de longueurs inégales, disent en elles-mêmes l’extraordinaire ambition qui animait le romancier : brosser un tableau exhaustif de l’espèce humaine à travers quelques figures majeures. Rastignac, personnage que l’on rencontre dans La Peau de chagrin et dans une dizaine d’autres romans, n’aspire qu’à s’élever dans une société où règnent en maître l’argent et la réussite sociale. Vautrin, ancien bagnard, apparaît également régulièrement dans l’œuvre. L’homme aux mille visages est insaisissable, mais avide de revanche sur cette société qui l’a honni. Jean-Joachim Goriot, dit le père Goriot, devient sous la plume de son auteur le chantre de l’amour paternel « qui est père comme un saint, un martyr ». Cette galerie de portraits, c’est une société disséquée au scalpel.