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L'humanisme (XVIe s.)

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L’humanisme, une nouvelle image de l’homme 1

L’humanisme, du latin « humanitas », renvoie à « la culture générale de l’esprit ». Ce terme est utilisé au XIXe siècle pour qualifier le cercle de penseurs de la Renaissance qui se sont tournés vers les textes antiques pour « relever la dignité de l’esprit humain et le mettre en valeur ».

L’humanisme est un mouvement littéraire européen né en Italie dès le XVe siècle, grâce à son essor intellectuel et artistique considérable. Il se caractérise avant tout par le rejet du Moyen Âge, une grande admiration pour l’Antiquité et une foi en l’homme. L’émergence de ce courant culturel s’explique par un contexte politique et social particulier, mais aussi par l’influence de l’Italie et de son art. Vers la moitié du XVIe siècle, des érudits commencent à s’interroger sur la véritable place de l’homme dans l’univers. Réfugiés en Italie après la chute de Constantinople, ils s’intéressent aux textes anciens, les traduisent et les commentent. Sources de sagesse nouvelle, les auteurs antiques apparaissent comme des modèles que les humanistes veulent étudier. La culture antique apparaît alors comme le seul moyen de reconsidérer la place de l’homme.

L'humanisme, une nouvelle image de l'homme 2

Ce désir de tout remettre en question s’étend à différents domaines : la pédagogie, la politique, la religion et l’art.

    1. Sur le plan pédagogique, le constat d’une formation inadaptée à l’homme conduit les humanistes à rechercher de nouveaux contenus et de nouvelles méthodes. On rejette le rigorisme de la scolastique médiévale. La formation de l’homme doit se faire dès le plus jeune âge pour qu’il accède à une culture des plus complètes. Elle doit englober tous les domaines : les lettres, les langues, les sciences, la religion, la morale, sans oublier les disciplines physiques. Elle doit conduire à une compréhension parfaite et au développement d’un esprit critique. On privilégie aussi un enseignement par la douceur.

    2. Sur le plan politique, les humanistes s’interrogent sur une société idéale dans laquelle tout fonctionnerait en harmonie, une sorte de modèle politique et social. Tandis que Platon avait déjà, dans son discours du Critias, évoqué l’Atlantide comme un monde imaginaire et parfait, l’humaniste anglais Thomas More rédige, en 1516. Les humanistes comptent sur les qualités humaines pour rendre la société meilleure. Ils refusent aussi toute forme de guerre offensive au profit de la guerre défensive à condition qu’elle se fasse sous le signe de la loyauté. Ils soulignent l’importance des voyages qui ouvrent l’esprit et contribuent à l’enrichissement intellectuel de l’homme. Ils condamnent l’attitude des conquistadors face aux civilisations primitives qui apparaissent, elles aussi, comme sources d’enrichissement intellectuel et moral.

    3. Sur le plan religieux, contrairement à la pensée médiévale qui voyait dans l’homme un être corrompu par le péché, les humanistes tentent de concilier philosophie antique et christianisme afin de donner de l’homme l’image d’une créature fondamentalement bonne. Les humanistes, pour la plupart des chrétiens, ne rejettent pas pour autant la religion. Ils critiquent cependant l’Église et ses abus de pouvoir. Ils veulent reprendre tous les textes à la base, y compris les textes sacrés, refusant le monopole de l’Église et ses commentaires, ce qui est aussitôt condamné. Se définissent alors deux groupes : celui restant fidèle à l’Eglise de Rome et l’autre rejoignant le protestantisme.

    4. Sur le plan artistique. L’Italie influence toute l’Europe. L’art du XVIe, tout comme l’humanisme, s’oriente dans deux directions : l’homme et l’Antiquité. L’intérêt pour l’anatomie humaine devient une des constantes de la peinture et de la sculpture qui offrent une représentation réaliste du corps humain (ce qui est valable aussi en poésie). Comme les penseurs, les artistes s’intéressent de près à l’Antiquité pour en adopter les critères de beauté. L’art se doit d’imiter la nature. C’est dans cet esprit que naissent de nouvelles techniques telles que la perspective que l’on attribue volontiers au peintre italien Andrea Mantegna. Les sujets ne sont plus essentiellement religieux mais aussi profanes désormais et étroitement liés aux thèmes de l’Antiquité et de la mythologie, comme c’est le cas pour La Naissance de Vénus ou Le Printemps de Botticelli.

Rabelais (1494-1553)

  • Prêtre, médecin, auteur, avocat et passionné d'Antiquité, Rabelais est, par son parcours, un auteur-phare du courant humaniste. Assoiffé de connaissances et détenteur d'un savoir encyclopédique, il publie une œuvre considérable, condamnée par la Sorbonne.

  • Au travers du destin de Gargantua et de son fils, Pantagruel, deux personnages qui, en quelque sorte, sont à son image, il dresse une critique acerbe du Moyen Âge et y exprime aussi toutes ses attentes, mais aussi ses inquiétudes, quant au renouveau humaniste.

Montaigne (1533-1592)

  • Michel Eyquem, né au château de Montaigne en 1533, est élevé par un père Humaniste. Dès l’âge de deux ans, son précepteur lui parle allemand et latin.

  • De 22 à 37 ans, Michel de Montaigne siège comme magistrat à la cour des aides de Périgueux, puis au parlement de Bordeaux, qui enregistre les édits et ordonnances du roi. Ses activités professionnelles et politiques l’amèneront à être négociateur pendant les guerres de religion, même s’il reste très discret sur le sujet. Il sera aussi maire de Bordeaux.
  • Auteur des Essais (1572-1592), Montaigne laisse une œuvre majeure, faite de réflexions personnelles et philosophiques sur son époque et sur l’être humain en général.

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